L’Allemagne et les Pays-Bas font cause commune dans la défense antimissile

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Depuis quelques années, les relations militaires entre les Pays-Bas et l’Allemagne ne cessent de s’approfondir. En 2013, il avait été annoncé l’intégration 11e Brigade aéromobile néerlandaise (Luchtmobiele Brigade) au sein de Division Schnelle Kräfte (DSK). En septembre 2015, ce fut au tour de la 43e Brigade mécanisée batave de connaître le même sort, cette au sein de la 1ère Panzerdivision allemande.

Puis, en février dernier, les deux pays signèrent un accord pour se partager l’utilisation du navire logistique et amphibie Zr. Ms. Karel Doorman et placer sous commandement neerlandais le Seebataillon de la Deutsche Marine.

Mais cette liste ne va pas s’arrêter là car il est en effet question d’une coopération avancée entre les Pays-Bas et l’Allemagne dans le domaine de la défense antimissile. Actuellement, leurs forces armées respectives mettent en oeuvre le système américain Patriot, qu’elles déployèrent en Turquie, dans le cadre de l’Otan, en 2012.

Ainsi, le général allemand Michael Gschossmann a confié à l’agence Reuters que les forces allemandes et néerlandaises participeront conjointement à un exercice de l’Otan, en octobre prochain, afin de valider un concept opérationnel commun aux deux pays.

À l’issue de ces tests, les états-majors allemand et néerlandais ont convenu de déclarer opérationnelle une capacité commune dans le domaine de la défense aérienne et anti-missile.

Cette force conjointe, qui s’appuiera sur le système allemand de commandement et de controle SAMOC (Surface to Air Missile Operations Centre), pourra ensuite être mise à la disposition de l’Otan dans le cadre, par exemple, des mesures de réassurance prises en faveur des pays baltes et de la Pologne.

« Nous pourrions ainsi offrir plus de ‘réassurance’ et envoyer un signal politique fort si nous déployons une force mixte avec des systèmes défensifs Patriot allemands et néerlandais quelque part en Pologne ou dans les États baltes », a expliqué le général Gschossmann.

Cela étant, l’Allemagne compte remplacer prochainement ses batteries Patriot par le système MEADS. La décision est logique dans la mesure où Berlin – comme Rome – a contribué au développement de ce programme, conduit par Lockheed-Martin et pour lequel 3 milliards d’euros ont été investis au cours de ces 10 dernières années.

Or, si Lockheed-Martin comptait placer le système MEADS aux Pays-Bas, la ministre néerlandaise de la Défense, Jeanine Hennis-Plasschaert, a récemment écarté une telle hypothèse, estimant que, sur un plan financier, il valait mieux moderniser les batteries Patriot actuellement en service.

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