François Bayrou veut un « retour à un service national universel »

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En 1996, la décision du président Chirac de suspendre la conscription et de professionnaliser les armées ne rencontra pas une vive opposition au sein de la classe politique. Mais, 20 ans plus tard, cette même classe politique regrette la disparition de ce « creuset républicain » qu’était le Service national.

Certains parlementaires – et même d’anciens ministres ou secrétaire d’État – ont dit regretter la fin de la conscription tandis que d’autres, de gauche comme de droite, sont allés encore plus loin en proposant de rétablir un service militaire. Et lees attentats de janvier 2015 n’ont fait que renforcer cette tendance.

Ainsi, François Baroin, sénateur-maire de Troyes et ancien ministre, a évoqué, un service obligatoire pour 250.000 jeunes d’une certaine classe d’âge pour un coût de 4 milliards d’euros. Alors qu’il était encore député, Xavier Bertrand a présenté une proposition de loi pour un service national de 3 mois, encadré par d’anciens militaires.

Qui plus est, le programme du parti « Les Républicains » propose carrément de rendre obligatoire un « service militaire adapté » pour les 100.000 jeunes qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme et qualifications.

À gauche, la députée Marie-François Bechtel, proche de Jean-Pierre Chevènement, a lancé, en novembre 2015, une « pétition citoyenne » pour un service national obligatoire.

Un sondage réalisé récemment par LCP indiquait que sur 120 parlementaires interrogés, 80 se disaient favorables au rétablissement du service militaire obligatoire, avec toutefois quelques nuances sur les modalités.

Invité de RTL, ce 9 août, le maire de Pau, François Bayrou, a plaidé pour un « service national universel ». Le défendra-t-il lors de la prochaine élection présidentielle? Tout dépendra des résultats de la primaire de la droite et du centre, c’est à dire si Alain Juppé en sort victorieux.

« Il faut des décisions très fortes qui permettent de sortir des ghettos, qui permettent aux gens de se rencontrer, de créer du contact entre des populations qui ne se parlent plus », a affirmé le président du Modem. « Je ne parle pas là de politique de la ville. Je suis persuadé qu’il va falloir des décisions importantes comme l’examen du retour à un service national universel », a-t-il ajouté.

Dans son esprit, il ne s’agit pas de revenir au service militaire mais de créer un service « civique et de sécurité » qui « mettra tous les jeunes français d’une même classe d’âge pendant plusieurs mois au contact des réalités de la vie de tous les jours, quelque soit le milieu d’où l’on vient et quelque soit la culture d’où l’on vient. » Car pour M. Bayrou, il faut lutter contre « un enfermement dans lequel tout le monde se trouve. »

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