L’Italie autorise les forces américaines à utiliser ses bases pour frapper l’EI en Libye

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Au cours de ces dernières heures, de nouvelles frappes américaines ont visé des positions de l’État islamique (EI) à Syrte. Ces raids sont menés dans le cadre de l’opération Odyssey Lightning, lancée le 1er août, à la demande du gouvernement libyen d’union nationale (GNA).

D’après les éléments donnés par le Pentagone, ils impliquent des avions AV-8 Harrier II de l’US Marine Corps (USMC), embarqués à bord de l’USS Wasp, lequel croise au large des côtes libyennes, ainsi que des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper.

Justement, les forces américaines disposent d’engins de ce type sur la base aérienne de Sigonella, en Sicile. Mais ce ne sont pas ces derniers qui ont été engagés dans l’opération Odyssey Lightning, étant donné que le gouvernement italien n’avait pas été sollicité pour donner son son accord à leur participation aux frappes effectuées contre la branche libyenne de l’EI. Les MQ-9 Reaper engagés en Libye viendraient de Jordanie, où quelques exemplaires ont été déployés en 2015 sur la base aérienne de Muwaffaq, située à une trentaine de kilomètres de la frontière syrienne.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement italien a fait savoir, le 3 août, qu’il autoriserait les États-Unis à utiliser ses bases ainsi que son espace aérien pour leur opération contre l’EI en Libye, laquelle ne devrait durer que quelques semaines.

« Le gouvernement est prêt à considérer favorablement une demande d’utilisation des bases aériennes et l’espace national aérien et à soutenir l’opération, si elle doit conduire à une issue plus rapide et efficace des actions en cours », a en effet déclaré Roberta Pinotti, la ministre italienne de la Défense, devant le Parlement.

Et d’ajouter que le « succès du combat contre les bastions terroristes de l’EI » est « d’une importance fondamentale pour la sécurité non seulement de la Libye, mais aussi de l’Europe et de l’Italie. »

En attendant, les frappes américaines ont permis aux troupes du GNA de consolider leurs positions à Syrte.

« Nos forces poursuivent leur progression et tentent de consolider leurs gains, sous le couvert des frappes continues de l’aviation américaine qui ont donné un élan à l’offensive » pour reprendre Syrte, a indiqué Reda Issa, un porte-parole des forces du GNA, a rapporté l’AFP.

Cela étant, l’opération américaine a été critiquée par le Parlement de Tobrouk, qui n’a toujours pas voté l’investiture du GNA, pourtant désormais reconnu par la communauté internationale.

« Il n’y a pas eu de coordination avec le Parlement libyen, seule instance élue par le peuple libyen. C’est le chef du Parlement, représenté par Aguila Salah Issa qui a la fonction du directeur général des forces armées en Libye. C’est lui le vrai chef de l’armée selon la Constitution. Le conseil présidentiel du gouvernement de Tripoli, en donnant son accord aux Américains, s’est approprié la fonction. Ce gouvernement n’a pas encore la confiance du Parlement et il n’a pas fait le serment », a fait valoir Fathi al-Maryami, un porte-parole.

Au niveau international, les frappes américaines sont soutenus par l’Égypte, pourtant proche du général Khalifa Haftar, le chef des forces armées soumises au Parlement de Tobrouk (et auprès desquelles des militaires français sont présents). En revanche, pour Moscou, elles n’ont « aucune base légale » étant donné qu’elles n’ont pas reçu l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies…

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