Pour l’US Air Force, le F-35A est prêt pour le combat

L’US Air Force a annoncé, le 2 août, qu’un premier escadron de F-35A venait d’être déclaré opérationnel, ce qui signifie que l’appareil développé par Lockheed-Martin est désormais aptes à effectuer des missions basiques d’appui aérien, de suppression de défenses adverses et d’interdiction aérienne. Il s’agit-là d’une étape majeure pour ce programme d’avion de combat de 5e génération, critiqué pour ses surcoûts, ses problèmes et ses retards.

L’an passé, la capacité opérationnelle initiale (IOC) de la version STOVL (Short TakeOff/Vertical Landing, ou décollage court et atterrissage vertical) du F-35 (ou F-35B) avait été prononcée par l’US Marine Corps.

Ce que, dans un rapport diffusé quelques mois plus tard, le bureau des tests opérationnels et de l’évaluation (DOT&E) du Pentagone jugea prématuré dans la mesure où cette qualification fut visiblement obtenue dans des conditions ne pouvant pas démontrer l’efficacité du F-35B « d’un point de vue opérationnel ». En outre, il avait aussi exprimé des doutes identiques pour le F-35A destiné à l’US Air Force.

Cela étant, il a donc été affirmé que le premier escadron de F-35A, en l’occurrence le 34th Fighter Squadron, installé à Hill Air Force Base (Utah), avait atteint tous les critères pour être opérationnel, ce qui suppose qu’un certain nombre de vols d’entraînement ont été réalisés sans problèmes lors d’une période de 30 à 90 jours et que 12 avions sont déployables.

« Le F-35A va être l’appareil le plus dominant dans notre inventaire parce qu’il peut aller dans des endroits où nos autres avions ne pouvaient pas et il offre à nos dirigeants toutes les possibilités requises sur le champ de bataille », a commenté le général Hawk Carlisle, le patron de l’US Air Combat Command.

Toutefois, on ignore encore quand le F-35A sera déployé sur un théâtre extérieur afin de mener ses premières missions opérationnelles. « Nous n’en sommes qu’au commencement, c’est une étape intermédiaire qui va nous mener jusqu’au point où les capacités de combat du F-35 seront pleinement exploitées », a expliqué le général Carlisle.

La décision de l’US Air Force de déclarer le F-35A opérationnel a été rendue alors qu’une nouvelle version du logiciel ALIS (Autonomic Logistics Information System), qui n’est actuellement pas encore stabilisée, ne sera pas disponible avant octobre prochain. D’autres problèmes, d’ailleurs énumérés par le DOT&E, attendent aussi une solution définitive.

Critique quand il s’agit du F-35, le sénateur républicain John McCain, qui préside le comité des Forces armées du Sénat, a salué l’annonce de l’US Air Force, tout en ne manquant pas de souligner les dérapages financiers de ce programme.

« Tirant les leçons des défaillances de ce programme et de celles de tant d’autres, le comité des Forces armées du Sénat continuera à faire pression pour réformer notre fastidieuse politique d’acquisition en matière de défense pour assurer que les dollars des contribuables sont dépensés efficacement », a en effet affirmé M. McCain.

Par ailleurs, le 28 juillet, un F-35A a abattu un drone lors d’un vol d’essai mené en Californie. Pour cela, il a utilisé un missile air-air AIM-9X Sidewinder fixé au bout d’une de ses ailes. Et cela n’est pas idéal pour la furtivité…

Après les F-35A et F-35B, il reste maintenant à l’US Navy de prononcer l’IOC du F-35C, c’est à dire la version navale de cet appareil.