Un missile balistique nord-coréen est tombé à 250 km des côtes japonaises

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En août 1998, un missile balistique nord-coréen de type Taepodong-1, d’une portée théorique de 2.000 km, survola le Japon avant de s’abîmer en mer. Et comme il fallait s’y attendre, cela provoqua un incident diplomatique qui prit fin avec l’annonce, par Pyongyang, d’un « moratoire » sur ses essais de missile.

Dix-huit ans plus tard, au lendemain de la publication, à Tokyo, d’un nouveau Livre blanc sur la défense dans lequel la politique de Pékin en mer de Chine méridionale est dénoncée, de même que les activités nucléaires et balistiques de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au tir deux missiles Rodong de portée intermédiaire, depuis une zone proche de la ville d’Unyul (ouest) en direction de la mer du Japon. Si l’un des engins a explosé peu après son lancement, le second est tombé dans la zone économique exclusive (ZEE) nippone, à 250 km à l’ouest de la péninsule d’Oga, dans la préfecture d’Akita.

Pour l’agence sud-coréenne Yonhap, l’objectif de ces tirs était de « démontrer la capacité d’attaque à longue distance du missile Rodong contre les bases militaires américaines installées au Japon et dans les autres pays voisins. »

« C’est un acte scandaleux qui ne saurait être toléré », a immédiatement réagi Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, pour qui il s’agit d’une « menace sérieuse à la sécurité du pays ».

Suite à l’incident d’août 1998, le Japon a développé une défense antimissile reposant notamment sur 4 destroyers de la classe Kongo dotés du système de combat Aegis et de missiles intercepteurs SM-3 ainsi que sur 16 batteries PAC-3 (Patriot Advance Capability-3). Ce dispositif est complété par des radars J/FPS-5 et FPS-3 modernisés. En outre, les États-Unis ont également déployés des moyens dans l’archipel, dont deux radars en bande X.

Justement, l’annonce du tir nord-coréen n’a pas manqué de faire réagir à Washington. « Nous restons prêts à travailler avec nos alliés et partenaires à travers le monde pour répondre à de nouvelles provocations de la RPDC [République populaire et démocratique de Corée, ndlr], et à nous défendre nous, ainsi que nos alliés contre toute attaque ou provocation », a affirmé Anna Richey-Allen, une porte-parole de la diplomatie américaine.

« Nous avons l’intention de partager nos préoccupations devant les Nations unies afin de renforcer la volonté internationale de tenir responsable la RPDC pour ces actions provocatrices », a encore ajouté Mme Richey-Allen. Et d’insister : « Notre engagement à défendre nos alliés, y compris la République de Corée (du Sud) et le Japon (…) reste inflexible. »

Depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un, et malgré les sanctions internationales, la Corée du Nord a effectué deux essais nucléaires (en février 2013 et en janvier 2016) et tiré un trentaine de missiles balistiques. Et cela a motivé la décision de Séoul d’autoriser les États-Unis à déployer une batterie antimissile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) sur son territoire… Ce qui a été vivement été condamné non seulement par Pyongyang mais aussi par Moscou et Pékin.

Cela étant, cette décision se justifie par l’attitude du régime nord-coréen. Le 18 juillet, ce dernier a en effet ordonné le tir de 3 missiles balistiques qui ont effectué un vol de 500 à 600 km en direction de la mer du Japon, ce qui est théoriquement « suffisant pour atteindre n’importe quel point de Corée du Sud, y compris Busan », a fait valoir l’état-major sud-coréen.

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