Les Marines testent des robots de combat

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L’an passé, l’US Marine Corps a mis en veilleuse le programme de « mule » robotisée, conduit par l’entreprise Boston Dynamics. Il s’est avéré que cette machine, appelée LS3 (Legged Squad Support Systems) et destinée à transporter des charges lourdes, manquait de discrétion lors des patrouilles, à cause du bruit de tondeuse à gazon qu’elle générait.

Pour autant, cet échec relatif – il est possible qu’une version moins bruyante soit mis au point un jour – n’a évidemment pas sonné le glas pour les robots militaires, toujours utiles pour neutraliser à distance un engin explosif improvisé ou effectuer des reconnaissances en terrain hostile.

Et même si des scientifiques et des entrepreneurs de renom mettent en garde contre la « robotisation du champ de bataille », des sociétés continuent de développer des robots armés, et donc susceptibles de tuer. Récemment, l’assassin de 5 policiers à Dallas a même été tué par une de ses machines, en l’occurrence un Northrop Grumman Andros de la police et doté d’une bombe. Une première.

Il y a quelques semaines, il a été fait grand cas du robot tactique Dogo, de l’entreprise israélienne General Robotics Ltd. Selon cette dernière, cette machine, destinée aux opérations spéciales, serait la première du genre à être armée d’un pistolet Glock de 9 mm. Et, lors du salon EuroSatory, il a été question du RoBattle d’Israel Aerospace Industries, un système autonome de combat tout-terrain.

En réalité, la filiale nord-américaine de Qinetiq avait imaginé un concept quasiment identique il y a déjà quelques années : le MAARS (Modular Advanced Armed Robotic System), dont un premier exemplaire fut livré à l’US Army en 2008 à des fins expérimentales.

Mais ce robot monté sur des chenilles, armé d’une mitrailleuse M240 (ou d’un lance-grenades) et conçu pour des missions de reconnaissance, de surveillance et d’acquisition d’objectifs, intéresse beaucoup l’US Marine Corps, au point qu’il fait actuellement l’objet d’une évalution par le 3rd Battalion 5th Marines.

Ce robot est mis en oeuvre par un opérateur, qui dispose d’une unité de contrôle munie d’un écran grâce auquel il lui est possible de voir ce qu’il se passe sur le terrain et, le cas échéant, d’ouvrir le feu si il le décide.

Le MAARS peut rouler à une vitesse de 11 km/h (7 miles/heure) et dispose d’une autonomie comprise entre 8 et 12 heures. Outre la mitrailleuse M240, il est équipé de caméras de vision nocturne, de détecteurs de mouvements, d’un système de détection de tir, d’une sirène… Bref, il pourrait très bien remplacer une sentinelle… Car l’une de ses limites est son rayon d’action de seulement 800 mètres, ce qui n’est pas l’idéal pour partir en patrouille.

Ce robot n’est pas le seul robot à être évalué par l’USMC. Les Marines testent également le Robotic Vehicle Modular/Combat Area Robotic Targeting (RVM/CART), aux dimensions nettement plus imposantes. Cet engin, chenillé, a un rayon d’action de 4 km pour une endurance de 20 heures et une vitesse d’environ 20 km/h. Sa puissance de feu est aussi supérieure puisqu’il peut être armé d’une mitrailleuse Minigun M134.

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