La France a proposé une « capacité d’appui aérien » au Niger pour lutter contre Boko Haram

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En juin, après un raid meutrier du groupe jihadiste nigérian Boko Haram à Bosso, dans le sud-est du Niger (24 tués), le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait estimé nécessaire le renforcement de l’opération française Barkhane, qui s’occupe essentiellement des organisations terroristes présentes dans la bande sahélo-saharienne (BSS).

« Face au renforcement de l’activité des groupes terroristes dans la région (…) nous pensons qu’il faut renforcer la présence de Barkhane, y compris autour du lac Tchad », avait en effet déclaré M. Issoufou, dans les colonnes du quotidien Le Monde.

La France est déjà impliquée dans la lutte contre Boko Haram, organisation qui a fait allégeance à l’État islamique (EI ou Daesh) en mars 2015. Une cellule de coordination et de liaison (CCL) a ainsi été mise en place, adossée à l’état-major de la force Barkhane deux détachements de liaison et de contact ont été déployés au Niger et au Cameroun et des vols de reconnaissance, à proximité de la frontière nigériane, ont été effectués. Enfin, Paris a pris l’engagement d’appuyer la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) créée pour combattre le groupe jihadiste.

Mais, visiblement, il est question d’aller encore plus loin. Répondant à une question portant sur le groupe jihadiste nigérian, lors d’une audition à l’Assemblée nationale (en date du 3 juillet mais le compte-rendu vient d’être rendu public), le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé que la « fragilité du Niger est essentiellement due à son flanc sud et à Boko Haram ». Et d’ajouter : « Des militaires nigériens ont été tués en grand nombre et les forces nigériennes ont rencontré des difficultés sérieuses. »

Aussi, suite à la demande « de coopération pour régler les difficultés au sud » faite par le président Issoufou, M. Le Drian a précisé que la France avait proposé au Niger la « mise en place d’une capacité d’appui aérien des forces nigériennes contre Boko Haram » ainsi qu’un « ensemble de soutiens ». Le ministre français se rendra à Niamey pour en discuter à la fin de cet été, et cela afin « d’aider ce pays, qui est en danger et nous a alertés à juste titre. »

Pour éventuellement fournir cette « capacité d’appui aérien », il sera possible de compter sur les 4 Mirage 2000 (2 Mirage 2000D et 2 Mirage 2000C) qui viennent d’arriver à Niamey dans le cadre de l’opération Barkhane. Actuellement, pour ce type de mission, la force aérienne nigérienne ne peut compter que sur deux avions d’attaque au sol Su-25 « Frogfoot ».

Par ailleurs, le roi du Maroc, Mohamed VI, a récemment décidé de fournir des équipements militaires aux forces nigériennes, par « solidarité » et pour aider Niamey à faire face aux incursions de Boko Haram sur son territoire.

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