Des compensations financières pour les militaires de l’opération Sentinelle

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Ces dernière semaines, plusieurs rapports ont remis en cause la pertinence de l’opération intérieure Sentinelle ou bien souligné les risques que cette dernière fait courir pour la condition militaire et la préparation opérationnelle des forces armées. Pour autant, il n’est nullement question d’y mettre un terme. Alors que son dispositif devait être allégé après l’Euro 2016, l’attentat de Nice, commis le 14 juillet, a contraint l’exécutif à le maintenir à 10.000 hommes, en le réorientant, toutefois, vers le contrôle des flux et des frontières et la sécurisation des grands rassemblements et des zones touristiques.

Lors d’une visite au fort de Vincennes, ce 25 juillet, le président Hollande a vigoureusement défendu cette opération, allant jusqu’à affirmer que ses finalités sont les mêmes que celles conduites dans la bande sahélo-saharienne (Barkhane) et au Levant (Chammal).

« Que vous soyez en opération extérieure ou que vous soyez ici, dans les villes de France, le but est le même : défendre notre territoire, protéger les Français, lutter contre le terrorisme, combattre le fanatisme qui tue des innocents. C’est pourquoi l’opération Sentinelle est complémentaire de l’opération Barkhane ou de l’opération Chammal. Je dirai même que c’est la même parce que c’est la même mission, la même fonction », a ainsi déclaré le chef de l’État en s’adressant aux militaires présents au fort de Vincennes.

Cela étant, le président Hollande a dit mesurer les « contraintes » que fait peser l’opération Sentinelle sur les forces armées ainsi que sur les militaires. « Je sais ce que ça représente pour [leurs] vies personnelles et [leurs] familles : vacances reportées, permissions annulées, événements familiaux annulés », a-t-il dit.

Aussi, le locataire de l’Élysée a annoncé, sans donner davantage de précisions, de nouvelles compensations… financières, avec la « revalorisation de l’indemnisté de sujétion spéciale d’alerte opérationnelle », dont le taux journalier est actuellement de 5 euros par jour. En outre, des mesures pour « compenser les permissions » supprimées seront également prises.

À noter que l’indemnisté de sujétion spéciale d’alerte opérationnelle (AOPER) est imposable alors que l’indemnité de sujétions pour service à l’étranger (ISSE), versée aux militaires engagés dans une opération extérieure, ne l’est pas.

Par ailleurs, le président Hollande a annoncé d’autres changements dans la posture de l’opération Sentinelle à la fin du mois d’août. « Ce n’est pas la même chose que de protéger pendant une période estivale que de protéger pour une période qui est celle de l’activité et aussi de la scolarisation des enfants », a-t-il expliqué.

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