Attentat de Nice : Le président Hollande fait appel à la réserve opérationnelle

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Ainsi, suite à l’attentat de Nice, le président Hollande a décidé de prolonger l’état d’urgence de trois mois de plus et de maintenir les effectifs de l’opération intérieure Sentinelle à 10.000 personnels.

Seulement, la Loi de programmation militaire 2014-2019, actualisée à l’été 2015, prévoit un contrat opérationnel de 7.000 soldats pour ce type d’opération. Et, le format de la Force opérationnelle terrestre (FOT), qui est la principale concernée, a été augmenté de 11.000 hommes en conséquence.

Or, depuis les attentats du 13 novembre, les effectifs de Sentinelle sont restés à 10.000 personnels. En clair, le contrat opérationnel fixé il y a un an est dépassé. Normalement, le nombre de militaires mobilisés pour cette opération aurait dû diminuer après l’Euro de football. Ce que l’attentat de Nice vient de remettre en cause.

Pour tenir à ce niveau d’engagement dans la durée, la FOT aurait besoin de 86.000 soldats au lieu de 77.000. Telle est, en tout cas, l’estimation du général Arnaud Sainte-Claire Deville, le commandant des forces terrestres (CFT).

Aussi, dans l’urgence, il n’y a pas 36 solutions : il faut faire appel à la réserve opérationnelle. C’est ce qu’a annoncé le président Hollande, peut après l’attentat de Nice.

« Nous devons encore réhausser notre niveau de protection […] J’ai également décidé de faire appel à la réserve opérationnelle, c’est à dire à tous ceux qui ont, à un moment, été sous les drapeaux ou ont été dans les effectifs de la gendarmerie, pour venir soulager les effectifs de policiers et de gendarmes », a affirmé le chef de l’État. « Nous pourrons les déployer sur tous les lieux où nous avons besoin d’eux, et en particulier pour le contrôle des frontières », a-t-il ajouté.

Les intentions du président Hollande devraient être précisées. Car, la réserve opérationnelle comporte deux niveaux : la RO-1, qui concerne des volontaires civils ayant souscrit un contrat d’engagement à servir dans la réserve (ESR), et la RO-2, qui se compose d’anciens militaires soumis à l’obligation de disponibilité dans la limite de cinq ans à compter de la fin de leur lien au service et qui n’ont pas signé d’ESR.

Selon le bilan social de la Défense pour 2014, la RO-2, qui est susceptible d’être rappelée en cas de « crise majeure » (loi n° 2011-892 du 28 juillet 2011), comptait 118.592 anciens militaires soumis à cette obligation de disponibilité, dont 28.634 ex-gendarmes. Quant à la RO-1, ses effectifs étaient de l’ordre de 54.860 volontaires, dont 27.075 au titre de la gendarmerie, et seulement 15.453 au titre de l’armée de Terre.

Un réserviste opérationnel peut être appelé pour une période de 60 jours. Mais, en cas de nécessité, cette durée peut aller jusqu’à 150, voire 210 jours par an.

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