L’armée allemande veut ouvrir son recrutement aux ressortissants de l’Union européenne

Le dernier Livre blanc sur la défense que vient de rendre public le gouvernement allemand n’a pas seulement abordé l’environnement sécuritaire et les priorités stratégiques de l’Allemagne, appelée à tenir un plus grand rôle militaire afin de répondre aux crises et aux menaces. Le document donne également des recommandations pour l’avenir de la Bundeswehr, que ce soit au niveau de ses missions, de ses capacités ou encore de ses personnels.

Ainsi, ce Livre blanc évoque une nouvelle « stratégie » en matière de ressources humaines afin de « préparer de façon optimale les hommes et les femmes de la Bundeswehr pour les défis futurs ». L’un des enjeux est de pouvoir recruter ou former des personnels ayant des compétences clés.

Pour cela, cette « stratégie » estime nécessaire de renforcer les liens avec le secteur privé afin de favoriser les transferts de compétences et d’apporter un « soutien » aux personnels quittant l’uniforme car la reconversion réussie de ces derniers sera un argument pour attirer les plus jeunes vers une carrière militaire.

Il s’agit là de répondre à un problème récurrent de la Bundeswehr, qui, dans un pays où le taux de chômage est bas, peine à recruter. Qui plus est, en 2013, il avait été constaté que 30% des jeunes engagés abandonnaient leur formation initiale en cours de route.

Aussi, cette nouvelle stratégie, afin d’élargir la base de recrutement, remet au goût du jour une idée qui avait déjà été avancée en 2011 : permettre à des ressortissants étrangers de servir au sein de la Bundeswehr.

« Il faut élargir les règles afin que les habitants du territoire, s’ils sont capables et aptes à être incorporés dans les forces, puissent l’être, même s’ils ne possèdent pas la nationalité allemande », faisait valoir, à l’époque, un projet du ministère allemand de la Défense.

Cependant, il n’est question, cette fois, d’ouvrir le recrutement de la Bundeswehr qu’aux citoyens de l’Union européenne. Et cette proposition ne vise pas seulement à disposer d’un panel plus large de recrues potentielles.

« L’ouverture de la Bundeswehr aux citoyens de l’UE (…) enverrait aussi un signal fort pour une approche européenne », peut-on en effet lire dans le document. En tout cas, si ce projet entre dans les faits, ce serait une première depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

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