Présidentielle 2017 : Bruno Le Maire veut mettre le paquet sur la Défense

blm-20160711Un peu plus d’une semaine après la présentation du programme des Républicains, Bruno Le Maire, candidat de la primaire de la droite et du centre, va livrer ses propositions en matière de politique de défense à l’occasion d’un discours, ce 11 juillet, à 17h30. Il ne sera pas le seul puisque Alain Juppé en fera de même, demain, à Saint-Maixent.

Cependant, le député de l’Eure a donné les grandes lignes de son projet pour la défense dans un entretien accordé au Figaro. Ainsi, l’idée maîtresse qu’il développe est qu’il est nécessaire « de renforcer nos armées » afin de « renforcer notre nation » et de se « donner les moyens de notre politique extérieure ». En effet, comme le disait Bismarck, « la diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments. »

Ce renforcement des armées est d’autant plus justifié, pour M. Le Maire, par le « retour de la violence et des menaces directes sur notre sécurité » mais aussi « parce que nous avons reculé depuis des années » sur les moyens en hommes et en matériels.

Voilà pour le constat. S’agissant des moyens, M. Le Maire compte mettre le paquet car il s’agit, pour lui, de « donner à nos forces armées les équipements et les hommes dont elles ont impérativement besoin ». D’où sa proposition de porter le budget de la Défense de 1,4 à 2% du PIB sur 10 ans, soit de 32 à 58 milliards d’euros.

Dans les colonnes du Figaro, M. Le Maire ne donne pas beaucoup de précisions (il devrait le faire lors de son discours) sur l’affectation de cette somme.

Pour l’armée de Terre, il propose toutefois de porter les effectifs de la Force opérationnelle terrestre (FOT) à 107.000 soldats (contre 77.000 à l’issue de la Loi de programmation militaire 2014-2019 actualisée). Cela supposerait de recréer jusqu’à 30 régiments, ce qui peut sembler irréalisable. D’autant plus qu’il faudra, dans le même temps, l’équipement adéquat et donc revoir à la hausse les commandes de véhicules blindés, dont M. Le Maire assure vouloir « accélérer le rythme du renouvellement », qu’il trouve trop lent.

S’agissant de la Marine, M. Le Maire dit vouloir 6 frégates supplémentaires, sans préciser s’il s’agit de FREMM. Pour rappel, il est déjà prévu de commander 5 Frégates de taille intermédiaire (FTI) en 2018. En outre, le député de l’Eure entend « lancer des études pour la réalisation d’un nouveau porte-avions », qui serait donc a priori le successeur du Charles-de-Gaulle.

Enfin, pour l’armée de l’Air, M. Le Maire souhaiterait commander 40 Rafale supplémentaires mais surtout d’acquérir « des moyens de transport lourds héliportés ». Ce dernier point répondrait à un déficit capacitaire majeur.

Concernant la dissuasion, le candidat s’inscrit dans la continuité : pas question de supprimer la composante aéroportée (comme certains le proposent) et poursuite de sa modernisation.

Les moyens sont une chose. Mais l’atmosphère au sein des armées en une autre. Sur ce point, Bruno Le Maire ne veut pas bâillonner les militaires : « Pourquoi les priverions-nous de la possibilité de participer de manière constructive au débat public sur les questions stratégiques, dans le respect de leurs fonctions », demande-t-il. Et sur les conditions de vie, les soldats « doivent pourvoir faire remonter facilement et librement à leur hiérarchie leurs problèmes quotidiens », ajoute-t-il. Or, on a vu que ce n’était pas tout à fait le cas lors de l’affaire Louvois, avec son lot de soldes impayées…

Enfin, sur le lien armée-nation, M. Le Maire se dit opposé au rétablissement du service militaire obligatoire, qui serait « irréaliste et pénalisant pour nos armées professionnelles comme pour nos jeunes ». En revanche, le député pense qu’il faudrait renforcer le « service militaire volontaire ou adapté ».

(*) MàJ – Dans son discours, M Le Maire précise qu’il s’agira d’acquérir 3 FREMM supplémentaires, 6 Frégates de taille intermédiaire et 6 patrouilleurs hauturiers (au plus vite). Et il est question d’un second porte-avions (avec mise en chantier en 2020).

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