L’avenir de la dissuasion britannique bientôt scellé

Pendant longtemps, la question de savoir s’il fallait trois ou quatre nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) a été posée outre-Manche. L’ex-Premier ministre travailliste Gordon Brown avait ainsi proposé, en septembre 2009, de réduire la composante océanique de la dissuasion nucléaire britannique d’une unité, ce qui aurait remis en cause sa permanence à la mer et donc, in fine, sa crédibilité.

L’arrivée au 10 Downing Street, en 2010, du conservateur David Cameron n’avait pas levé les doutes sur ce sujet, ses alliés d’alors, les libéraux-démocrates, plaidaient pour des « solutions alternatives » à la dissuasion nucléaire, jugée trop coûteuse.

Mais, après les élections législatives de 2015 et la publication d’une nouvelle Strategic defence and security review (SDSR), l’importance de la dissuasion britannique fut confirmé, de même que sa modernisation.

Cela étant, le débat sur le nombre de SNLE n’a pas empêché le lancement du programme « Successor », qui vise à remplacer les sous-marins de la classe Vanguard, qui resteront en service au sein de la Royal Navy jusqu’en 2028. Ainsi, BAE Systems Maritime et Rolls Royce ont décroché plusieurs contrats de plusieurs centaines de millions de livres pour mener à bien les études préliminaires.

Quoi qu’il en soit, l’avenir de la dissuasion britannique devrait être scellé le 18 juillet prochain, à l’issue d’un vote au Parlement britannique.

« La dissuasion nucléaire demeure à mon avis essentielle, non seulement pour la sécurité de la Grande-Bretagne, mais, comme nos alliés le reconnaissent ici aujourd’hui, pour la sécurité globale de l’Otan », a ainsi affirmé David Cameron, le 9 juillet, en marge du sommet de l’Alliance atlantique, à Varsovie.

« C’est un engagement de notre programme [du parti conservateur, ndlr], pour avoir un dispositif complet afin de remplacer les sous-marins », a expliqué M. Cameron, qui quittera ses fonctions en septembre. « Il est logique de tenir ce vote maintenant (…) pour que nos planificateurs militaires puissent aller de l’avant avec cet investissement qui est nécessaire ». a-t-il ajouté.

« Évidemment, le parti conservateur tout entier le soutient (…) je ne pense pas que cela doive être pris dans la course pour la direction du parti et nous le ferons le 18 juillet », a encore continué le Premier ministre britannique.

Le coût du programme Successor est estimé à 31 milliards de livres (39 milliards d’euros). Il concernera 850 entreprises et pourrait générer, à terme, plus de 6.000 emplois d’ingénieurs et de techniciens. Les successeurs des SNLE de la classe Vanguard seront, selon le ministère britannique de la Défense (MoD), les navires les « plus grands et les plus avancés » de la Royal Navy et leur « conception ainsi que leur construction seront technologiquement les plus complexes de l’histoire du Royaume-Uni. »

La mise au point de ces 4 SNLE se fera en collaboration avec les États-Unis, l’US Navy devant également acquérir 12 SSBN-X afin de remplacer ses 18 sous-marins de la classe Ohio. Les navires britanniques et américains partageraient ainsi le même compartiment « missiles » étant donné que les uns et les autres disposeront de missiles balistiques Trident.

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