La France veut renforcer son influence au sein de l’Otan

Quand elle a retrouvé le commandement militaire intégré de l’Otan, la France s’est vu confier le Commandement allié transformation (ACT), l’un des deux plus importants de l’organisation, avec le commmandement allié Opérations (ACO). Jusqu’alors, ce dernier était dirigé par un officier général américain.

Depuis 2009, le commandant suprême allié transformation (SACT) est donc un général français issu de l’armée de l’Air. Et son rôle est primordial dans la mesure où c’est à lui que revient la charge d’identifier les futurs besoins capacitaires de l’Otan, de développer l’interopérabilité et d’étudier les doctrines et les concepts nouveaux. À ce titre, il soutient les activités de recherche et de développement concernant les technologies de pointe.

Pour résumer, le travail de l’ACT est de définir des normes. Pour cela, le général Denis Mercier, l’actuel SACT, dispose d’une vingtaine d’ingénieurs de la Direction générale de l’armement (DGA).

Comme l’avait souligné le député Gilbert Le Bris, co-auteur avec Philippe Vitel d’un rapport récent sur l’évolution du rôle de l’Otan, « auparavant, on avait tendance à adopter telles quelles des normes américaines; désormais, les Alliés coproduisent véritablement ces normes, et la France a un rôle de premier plan parmi les alliés européens, grâce à cette structure particulière qu’est la DGA ».

« Notre retour au sein du commandement militaire intégré de l’Otan a donc été très positif pour la France en termes d’influence mais il nous faut nous efforcer d’occuper tous les postes pour lesquels nous nous sommes engagés », avait également estimé M. Vitel.

Pour autant, il est question d’aller encore plus loin. Lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense, l’amiral Charles-Henri du Ché, a rappelé que l’influence figure parmi les missions de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) du ministère de la Défense, dont il était le numéro deux il y a encore quelques jours.

« Sur ce point, nous Français avons toujours eu une forme de pudeur que nos amis Britanniques n’ont pas, cet exercice d’influence étant l’une de leurs forces », a constaté l’amiral du Ché.

« Mais les choses évoluent désormais, notamment au sein de l’Otan où nous mettons en place une véritable politique en la matière. Celle-ci passe par l’identification des postes-clés, ce qui ne veut pas dire forcément les plus prestigieux, et la sélection des profils de candidats adaptés », a-t-il expliqué, avant de préciser que « cette démarche a aussi naturellement pour objectif de mieux défendre les intérêts de nos entreprises dans le cadre des agences de l’Alliance. »

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