L’administration Obama donne le bilan des frappes effectuées par des drones

reaper-20150127

Depuis qu’il a pris ses fonctions à la Maison Blanche, en janvier 2009, le président Obama a multiplié les frappes ciblées effectuées par des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) contre les groupes jihadistes présents au Pakistan, en Afghanistan, au Yémen et en Somalie. « Il n’y a pas un président qui mis autant de terroristes hors de combat que moi », a-t-il même dit.

Ces frappes ont permis d’éliminer de nombreuses cibles de « haute valeur », comme, dernièrement, le mollah Mansour, le chef du mouvement taleb afghan. Mais elles ont aussi pour objectif de neutraliser des commandants sulbaternes afin d’exercer une pression constante sur les groupes jihadistes visés en vue de les désorganiser et de réduire leurs capacités opérationnelles.

Ce programme d’élimination ciblée ne fait pas toujours appel aux drones. En Libye, par exemple, Mokhtar Belmokhtar, « émir » d’al-Mourabitoune, une organisation proche d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), avait été visé par un raid de F-15 en juin 2015. En outre, certains chefs jihadistes ont été éliminés lors d’une opération spéciale, comme Ben Laden, en mai 2011.

Cela étant, le 1er juillet, la Direction nationale du renseignement américain (DNI) a publié, pour la première fois, un bilan succint de ces frappes. Ainsi, depuis 2009, 2.581 jihadistes ont été tués lors de ces raids.

Quant aux victimes collatérales, leur nombre est estimé entre 64 et 116, ce qui paraît peu au regard des chiffres avancés par plusieurs organisations non gouvernementales, comme le Bureau du journalisme d’investigation, basé à Londres, pour qui les pertes civiles de ces bombardement sont 6 à 7 fois supérieures ou encore comme la New America Foundation, qui les évalue à 219.

En 2012, les universités de Stanford et de New York publièrent une étude intitulée « Living Under Drones », selon laquelle les frappes de drones avaient causé la mort de « 474 à 881 civils » au Pakistan. Ce qui avait été contesté par la CIA, qui fit valoir que ces bilans venaient de rapports pakistanais « souvent faux ».

Quoi qu’il en soit, la diffusion de ce bilan a coïncidé avec la signature d’un décret par le président Obama visant à encadrer les frappes ciblées, sans doute à l’attention de celle ou de celui qui lui succédera à la Maison Blanche et qui prendrait moins de précaution que lui.

Ainsi, ce décret ordonne aux différentes agences de renseignement impliquées dans ces frappes de prendre toutes les précautions nécessaires « pour réduire la probabilité de victimes civiles ». Et dans le cas où il y en aurait, les États-Unis reconnaîtront leur responsabilité et dialogueront avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi qu’avec les autres ONG présentes dans les zones de conflit. Enfin, le texte prévoit la publication annuelle d’un rapport précisent le nombre de tués dans le cadre de ce programme.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]