Un mandat prolongé d’un an et plus robuste pour la Mission des Nations unies au Mali

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La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité du Mali (MINUSMA) est, à l’heure actuelle, la plus dangereuse des 16 opérations menées par l’ONU. Et cela en raison des attaques jihadistes subies régulièrement par les casques bleus.

Aussi, au printemps dernier, un rapport avait plaidé en faveur d’un renforcement significatif des capacités de cette mission, notamment dans les domaines de la protection des convois. Il y était préconisé l’envoi d’une unité d’hélicoptères d’attaque, de véhicules pouvant resister aux mines et de véhicules blindés de transport de troupe.

Au début de ce mois, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a repris à son compte ces recommandations et proposé de renforcer les effectifs de la MINUSMA à hauteur de 2.049 soldats et 480 policiers supplémentaires. Mais pour cela, il fallait adopter une nouvelle résolution. Ce qui a été fait le 29 juin, à l’initiative de la France, qui mène dans le Sahel l’opération Barkhane.

Ainsi, la résolution 2295, adoptée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité, prolonge pour un an le mandat de la MINUSMA. Dans le même temps, elle augmente le plafond des effectifs de cette dernière pour le porter à 13.289 Casques bleus (au lieu de 11.240) et à 1.920 policiers (contre 1.440).

Ces 2.529 personnels supplémentaires permettront d’armer une force de réaction rapide de 650 soldats, une unité d’hélicoptères (85 hommes) et de déployer des forces spéciales à Kidal et à Tombouctou.

Ces nouveaux moyens, précise la résolution, seront en partie prélevés sur la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Et cela, d’ici au 31 mars 2017 au plus tard. En outre, a précisé François Delattre, l’ambassadeur français auprès de l’ONU, ce texte ca « permettre le déploiement de contingents européens très spécialisés comme des forces spéciales » ou des capacités de renseignement.

Par ailleurs, la résolution a fixé à la MINUSMA une nouvelle priorité stratégique : « appuyer la mise en œuvre par le gouvernement, les groupes armés des coalitions Plateforme et
Coordination, ainsi que par d’autres parties prenantes maliennes, de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. » En clair, il s’agit d’oeuvrer en faveur de l’application de l’accord de paix trouvé à Alger entre Bamako et les mouvements indépendantistes touareg du Nord du Mali.

Pour cela, le Conseil de sécurité demande à la MINUSMA « d’adopter une démarche plus proactive et robuste afin de mener à bien son mandat » et l’autorise en conséquence à « utiliser tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans les limites de ses capacités et dans ses zones de déploiement. »

Une autre priorité donnée à la MINUSMA est la protection des civils. Il lui est donc demandé « d’anticiper et écarter les menaces » des groupes armés et, le cas échéant, de « les contrer ».

Pour cela, les Casques bleus auront à patrouiller dans les zones où les civils sont en danger et à empêcher « le retour d’éléments armés dans ces zones, en ne menant d’opérations directes qu’en cas de menaces graves et crédibles. » Restera à voir si cela ne risque pas d’interférer dans les opérations menées par la force française Barkhane.

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