Washington compte mettre fin à sa campagne militaire contre Daesh avant l’été 2017

f18-20140912

Il est toujours curieux de fixer une date pour la fin d’une opération militaire. Cela avait été ainsi fait pour l’Afghanistan et le mouvement taleb n’a eu qu’à attendre le départ de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) pour avancer ses pions. Désormais, il contrôle plusieurs districts dans le sud du pays et en menace d’autres ailleurs… Tandis que les forces de sécurité afghanes, certes conseillées et entraînées par une mission de l’Otan, subissent de lourdes pertes.

Cependant, que ce soit en Irak et en Syrie, la situation est différente dans la mesure où il s’agit de reprendre des territoires conquis par une organisation terroriste, en l’occurrence l’État islamique (EI ou Daesh).

Aussi, Brett McGurk, l’envoyé spécial du président américain, Barack Obama, auprès de la coalition anti-EI n’a pas donné de date précise pour la fin des opérations militaires contre l’organisation jihadiste, présente en Syrie et en Irak. Au plus a-t-il fait part, devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, de son « espoir » que la campagne en cours soit terminée avant l’été 2017.

Pour rappel, l’administration Obama avait annoncé, en août 2014, que son objectif était d’en finir avec l’EI dans 3 ans. Et, quelques semaines plus tard, les opérations de la coalition (Inherent Resolve) furent étendues à la Syrie.

« Je veux que la campagne aille beaucoup plus vite que cela », a affirmé M. McGurk, qui s’est récemment rendu en Irak pour discuter, avec les autorités irakiennes, de l’offensive sur Mossoul, deuxième ville du pays qui, conquise par les jihadistes en juin 2014, est l’un des deux objectifs majeurs de la coalition.

« Nous ne voulons pas afficher d’échéances » pour reprendre le contrôle de la ville mais « nous voulons y arriver le plus tôt possible », a ajouté le diplomate.

Avec la reprise de Falloujah, le territoire contrôlé par les jihadistes « se réduit », a-t-il souligné. En 18 mois, ces derniers ont perdu « 50% du terrain » qu’ils avaient conquis en Irak, mais seulement « 20% » en Syrie. En outre, a observé M. McGurk, la coalition « élimine » un cadre de l’EI « tous les trois jours ».

Cela étant, la reprise de Mossoul sera nettement plus difficile que toutes les offensives des forces de sécurité irakiennes – appuyées par l’aviation de la Coalition – menées jusqu’alors. En outre, la situation politique en Syrie, toujours aussi compliquée, ne contribue évidemment pas à un recul rapide de l’EI, d’autant plus que l’organisation contrôle encore des territoires importants, dont la ville de Raqqa.

Enfin, quand cette campagne militaire sera terminée, il faudra veiller à éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets, c’est à dire qu’il reviendra au gouvernement irakien de s’assurer de l’unité du pays. Faute de quoi, le problème finira par se poser à nouveau.

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