Des rebelles syriens soutenus par la coalition mis en échec par Daesh dans la région stratégique de Boukamal

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Depuis 2014, la région de Boukamal, située dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, en Syrie, près de la frontière irakienne, est très disputée. En juin de cette année-là, l’État islamique (EI ou Daesh) s’en était emparé après en avoir chassé le Front al-Nosra [branche syrienne d’al-Qaïda] et d’autres groupes rebelles de l’Armée syrienne libre.

Aussi, en raison de sa proximité avec l’Irak, Boukamal est stratégique. En chasser les jihadistes permettrait ainsi de couper en deux le « califat » autoproclamé par Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI. D’où l’offensive, déclenchée le 28 juin, contre cette localité par la Nouvelle Armée Syrienne (NAS), qui compte dans ses rangs des rebelles non islamistes formés en Jordanie par les États-Unis et la Jordanie, ainsi que le Front de l’authenticité et du développement (Front al-Assala wal-tanmiya).

Cette opération, menée depuis la base d’al Tanf (récemment bombardée à deux reprises par l’aviation russe), avait bien commencé puisque la NAS s’était emparé de la base aérienne d’al-Hamdan, située à 5 km au nord-ouest de Boukamal. Et il était prévu qu’elles fassent ensuite la jonction avec les forces irakiennes déployées de l’autre côté de la frontière.

Seulement, les combattants de la NAS, malgré l’appui aérien de la coalition, ont été contraints de reculer. En effet, conformément à la tactique qu’il emploie dans les zones désertiques, l’EI a laissé entrer les rebelles syriens dans la région de Boukamal avant de lancer une contre-attaque éclair. L’armée syrienne a fait les frais de ce mode opératoire à Tabqa (province de Raqqa) il y a une dizaine de jours.

« L’attaque a échoué. Ils ont perdu le contrôle de l’aéroport de Boukamal, pris quelques heures plus tôt, ils ont reculé mais il se trouvent toujours dans la province de Deir Ezzor », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau d’informateurs en Syrie.

Ce qu’un porte-parole de la NAS a confirmé, tout en se voulant rassurant. « Nous nous sommes retirés dans le désert après avoir terminé la première phase de l’opération qui visait à frapper des points de l’EI aux environs de Boukamal. Nous préparons sa seconde phase », a en effet déclaré Mezahem al-Saloum, rapporte l’AFP.

Deux opérations majeures sont donc en cours en Syrie, avec l’objectif de couper les lignes d’approvisionnement de l’EI. Outre celle lancée en direction de Boukamal, une autre offensive a été lancée le 31 mai dernier par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui réunissent des milices kurdes et des groupes arabes armés, afin de prendre Minbej (ou Manbij), une ville située sur la route de ravitaillement entre la Turquie et la Raqqa, la capitale du « califat » autoproclamé.

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