L’armée israélienne abroge le protocole Hannibal

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Le protocole Hannibal n’est pas le titre d’un roman de Robert Ludlum mais un ensemble de mesure que doit prendre l’armée israélienne dans le cas où l’un de ses soldats serait sur le point de se faire enlever par une organisation considérée comme terroriste.

Seulement, il n’est nullement question de faire dans la dentelle : la procédure Hannibal, mise en place dans les années 1980, prévoit en effet de déclencher un feu nourri afin d’empêcher la capture d’un soldat vivant et éviter ainsi que ses ravisseurs s’en serve comme monnaie d’échange. Même au risque de le tuer.

Cette procédure a notamment été mise en œuvre au cours de l’été 2014, lors de l’opération Bordure Protectrice, menée dans la bande de Gaza. Ainsi, Tsahal a déclenché un déluge de feu sur la ville de Rafah après l’enlèvement, dans ce secteur, d’un sous-lieutenant (probablement traîné par des combattants palestiniens dans un tunnel). Ce qui lui vaudra, un an plus tard, d’être accusée par l’ONG Amnesty International d’avoir tué une centaine de civils. Quant au jeune officier, il a été déclaré mort.

La dernière fois que le protocole Hannibal fut activé remonte en mars dernier, quand deux soldats israéliens s’étaient perdus dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Finalement, ils avaient rapidement retrouvés et mis en sécurité. Mais un Palestinien de 22 ans fut tué dans un échange de coup de feu.

Mais cette procédure ne sera bientôt plus en vigueur. Le chef d’état-major de Tsahal, le général Gadi Eisenkot, en fonction depuis février 2015, a pris la décision de l’abroger il y a quelques semaines. L’annonce a été faite par un porte-parole de l’armée israélienne, qui s’est refusé à donner de plus amples détails.

Ayant dirigé le comité de rédaction du code d’éthique de Tsahal, Asa Kasher a salué cette décision, qui « aurait dû être prise il y a longtemps ». Créateur de ce protocole, Yossi Peled, a déclaré à la radio militaire qu’il soutenait la démarche du général Eisenkot. « Si le chef d’état-major est parvenu à la conclusion que, dans le sens où il est compris aujourd’hui, l’ordre doit être annulé, je suis avec lui », a-t-il dit.

Toutefois, a indiqué un officier supérieur au quotidien Ha’aretz, « un nouveau protocole est en cours d’élaboration pour remplacer cette directive désormais abrogée ».

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