Le président Erdogan s’est excusé pour le Su-24 Fencer abattu par l’aviation turque

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Le 24 novembre 2015, un bombardier Su-24 « Fencer » russe, engagé aux côtés du régime de Bachar el-Assad, était abattu par des F-16 turcs à la frontière syrienne, après avoir été averti, selon Ankara, à 10 reprises en 5 minutes qu’il allait pénétrer dans l’espace aérien de la Turquie. Une version catégoriquement démentie par Moscou, selon qui l’appareil n’avait nullement été mis en garde avant d’être touché.

Au cours de ce grave incident, l’un des deux membres de l’équipage du Su-24 fut abattu par des hommes au sol alors qu’il redescendait en parachute après s’être éjecté.

Par la suite, les tensions entre Ankara et Moscou devinrent très sérieuses, au point que l’on pouvait redouter le pire. « Si quelqu’un pense que pour un crime de guerre aussi lâche, le meurtre de nos concitoyens, ils en seront quittes avec des tomates ou des sanctions dans le secteur des travaux publics ou dans d’autres secteurs, ils se trompent lourdement. Ce n’est pas la dernière fois que nous leur rappellerons ce qu’ils ont fait, ni la dernière fois qu’ils vont regretter ce qu’ils ont fait », avait menacé Vladimir Poutine, le président russe.

Près de 7 mois plus tard, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est finalement excusé auprès de son homologue russe pour cet incident et a appelé à « restaurer les relations entre la Turquie et la Russie », lesquelles étaient plutôt bonnes avant ce 24 novembre.

« Le dirigeant turc a exprimé sa sympathie et ses sincères condoléances à la famille du pilote russe tué et il s’est excusé », a déclaré, ce 27 juin, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Plus tard, via un communiqué, la présidence russe a précisé avoir reçu un message du président turc dans lequel il a affirmé qu’Ankara n’avait « jamais souhaité ou eu l’intention d’abattre un avion militaire russe » et assuré que « la Russie est, pour la Turquie, un ami et un partenaire stratégique. »

« Je veux une fois encore exprimer ma sympathie et mes condoléances à la famille du pilote russe, et je dis ‘excusez-nous' », a déclaré M. Erdogan, cité par le communiqué du Kremlin.

Par ailleurs, en mars 2016, la police turque avait arrêté, à Izmir, un certain Alparslan Çelik. Ce fils d’un haut responsable du Parti d’action nationaliste (MHP), commandant en second de la « brigade syrienne turkmène », présentée comme étant une composante de l’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par Ankara, était alors accusé par Moscou d’avoir tué l’aviateur russe qui venait de s’éjecter du Su-24 abattu. Finalement, la justice ne retint pas cette charge contre lui, par manque de preuve.

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