En 2015, les violences physiques contre les gendarmes ont augmenté de 27%

moblot-20141029Chaque année, vers l’automne, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publie un rapport dans lequel sont détaillés les atteintes commises contre les personnels et les biens de la gendarmerie.

Ainsi, la dernière étude précisait que 2.377 gendarmes avait été agressés physiquement en 2014, soit une hausse de +2,5% par rapport à l’année précédente. Et la tendance pour 2015 est loin de s’améliorer, si l’on en juge par les cas signalés dans le cadre de la procédure Evengrave et répertériés par un rapport en diffusion restreite de la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN), révélé par le site Calédosphère.

Ainsi, les agressions physiques et verbales ont augmenté de 15,2% par rapport à 2014 pour atteindre le nombre de 5.684. Dans le détail, la DGGN compte 3.019 agressions physiques et 4.285 agressions verbales dont « 1.620 concomittantes » aux premières.

Les agressions physiques contre les gendarmes ont donc progressé de 27% d’une année sur l’autre (2.377 cas en 2014). Pour autant, le nombre de militaires blessés n’augmente pas – fort heureusement – dans la même proportion.

En 2015, 1.807 gendarmes ont ainsi été blessés (et un a été tué dans l’exercice de ses fonctions), soit +2,15%.

Cette hausse des agressions physiques s’explique en partie par les moyens utilisés par les « zadistes » contestant le barrage de Sivens et la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Et la tendance risque d’être la même cette année, avec les violences qui ont eu lieu en marge des manifestations contre la loi « travail ».

Cela « s’explique pour partie par une progression de certaines formes d’agression qui n’entraînent pas toujours des blessures pour les gendarmes (menace avec arme, tentative de porter des coups, jet de projectiles, agression perpétrée avec un véhicule…) », estime le rapport de la DGGN.

Les violences perpétrées avec un véhicule « utilisé comme arme de destination » constituent la menace principale (36,6% des cas) pour les gendarmes, étant donné que ces derniers sont souvent sur la voie publique. Mais les agressions avec arme progressent de façon inquiétante, avec une hausse de 30%. « Tous les faits de cette nature augmentent, y compris les plus graves, tels que ceux commis avec une arme à feu ou blanche », souligne la DGGN.

Ces violences se produisent généralement quand les militaires de le gendarmerie sont en service. Mais les faits d’agression hors service, alors que la qualité de gendarme est connue du ou des agresseur(s) a aussi augmenté aussi significativement (+22.06%). Ce n’est guère rassurant après le drame de Magnanville, au cours duquel un couple de fonctionnaires du ministère de l’Intérieur a été assassiné par un jihadiste.

Quant aux violences verbales (comme par exemple les menaces de mort), leur nombre a augmenté de 47,7% entre 2013 et 2015.

Enfin, les atteintes aux biens de la gendarmerie sont en hausse de 24%. « Les dégradations sur les véhicules de dotation représentent à elles seules 40% des atteintes aux biens », note la DGGN.

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