L’US Army a de gros problèmes avec ses effectifs

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Les dépenses militaires américaines sont, de loin, les plus élevées du monde. Mais comparer des budgets ne rime pas à grand chose dans la mesure où il faudrait, par exemple, prendre en compte le niveau de vie des pays, le coût d’un ticket repas d’un soldat n’étant pas le même aux États-Unis, en Chine ou en France. Et puis, un autre paramètre rarement évoqué est le coût de la bureaucratie…

Bref, bien qu’elle dispose de ressources que d’autres forces armées lui envient, l’US Army connaît des problèmes budgétaires qui sont loin d’être anodins puisqu’ils ont des conséquences directes sur la préparation opérationnelle de ses brigades de combat.

Ainsi, d’après le général Daniel B. Allyn, le chef d’état-major adjoint de l’US Army, seulement un tiers de ces brigades sont prêtes à aller au combat. « À bien des égards, nous hypothèquons notre capacité à construire la force dont nous allons avoir besoin dans un avenir proche », a-t-il affirmé, lors d’une intervention devant la Fondation Heritage, plus tôt dans ce mois.

L’une des causes de cette situation est lié au nombre important de militaires de l’US Army qui sont considérés comme étant « non déployables ». Ils seraient 100.000 à être dans ce cas, dont 80% en raison de problèmes médicaux.

Ce chiffre est deux fois plus important que celui avancé en novembre 2015 par le Sergeant Major of the Army (SMA), un sous-officier faisant partie des conseillers les plus proches du chef d’état-major. « La mission de l’armée étant de combattre et de gagner des guerre, c’est tout à fait inacceptable. Et cette mission concerne chaque soldat (…). Si vous ne pouvez pas combattre et gagner, alors il n’y a pas de place pour vous dans l’armée. Nous ne devons pas avoir d’état d’âme » à ce sujet, avait-il affirmé.

Mais le général Allyn a été moins abrupt que le SMA. « Une solution est de garder autant de soldats en bonne santé que possible », a-t-il dit. Et d’estimer qu’u moins 10.000 pourraient redevenir aptes. Une autre option serait de « travailler avec les anciens combattants pour accélérer le processus des demandes d’invalidité et des retraites médicales » car ces militaires « méritent une résolution plus rapide de leur dossier afin qu’ils puissent obtenir l’aide dont ils ont besoin », a-t-il avancé.

Un autre problème de l’US Army concerne la gestion des carrières et le recrutement. Sur ce dernier point, il lui faut 120.000 recrues par an pour se maintenir à niveau, même si ses effectifs passeront de 490.000 à 450.000 personnels.

« Nous savons que ça va être tendu cette année atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés pour le recrutement », a confié le général Allyn. Il y a plusieurs raisons à cela : le métier des armes n’est plus autant attractif que par le passé (ce qui touche l’ensemble des forces armées américaines) et le vivier de recrues potentielles se réduit d’année en année.

Le Pentagone estime en effet que « 71% des quelques 34 millions d’Américains âgés de 17 à 24 ans » ne répondent pas aux critères exigés pour servir sous l’uniforme, que ce soit pour des raisons de santé, de problème(s) avec la justice ou bien encore d’un trop faible niveau d’instruction.

Évidemment, ces problèmes sont d’autant plus ennuyeux que le format de l’US Army ne cesse de fondre pour revenir à niveau moindre qu’avant les attentats du 11 septembre 2001. Et cela alors que la situation internationale est loin d’être apaisée. Cette baisse des effectifs pose « un risque si l’Army doit faire face à des crises dans le monde entier », a estimé le général Allyn.

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