Dissolutions, réactivations, créations… L’armée de Terre se transforme

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Ces dernières années, l’été annonçait une vague de dissolutions d’unités, en particulier de l’armée de Terre. Restructuration (perpétuelle) oblige. En 2016, c’est toujours le cas. À la différence que, dans le même temps, il y a aussi des réactivations d’unité, quand il ne s’agit pas d’en créer de nouvelles. Et, comme aurait dit le chimiste Antoine Lavoisier, « rien ne se perd tout se transforme ».

Ainsi, dans le cadre du plan « Au Contact », qui prend en compte la hausse des effectifs de la Force opérationnelle terrestre (ces derniers devant passer de 66.000 à 77.000 personnels), l’organisation de l’armée de Terre est toute chamboulée.

À Clermont-Ferrand, le 16 juin, la 3e Brigade légère blindée, qui, créée en 1999, avait changé d’appellation il y a seulement deux ans, a été dissoute. Cette unité fut particulièrement sollicitée lors de l’opération Serval, menée au Mali en 2013.

Héritière des traditions de la 3e Division d’infanterie algérienne qui s’illustra lors de la Seconde Guerre Mondiale sous les ordres du général Monsabert, cette brigade, initialement implantée à Limoges, aura été la première grande unité à se voir décerner la Croix de la valeur militaire avec palme à l’ordre de l’armée.

Désormais, ce sera l’état-major des forces n°3 (EMF 3) qui reprendra les traditions de la DIA. Et pour cause : il constituera l’état-major de la 3e Division, qui sera recréée à Marseille. Il en est de même pour la 1ere Brigade Blindée et l’EMF 1 de Besançon, la première ayant été dissoute en 2015 tandis que le second deviendra l’état-major de la 1ere Division à compter du 1er juillet.

Si la 3e BLB a disparu de l’ordre de bataille de l’armée de Terre, Clermont-Ferrand n’y perd pas au change grâce à la création, le 4 juillet, de la 4e Brigade d’aérocombat, laquelle aura sous sa coupe les 1er, 3e et 5e RHC [ndlr, régiment d’hélicoptères de combat].

Quant aux unités qui constituaient la 3e BLB, elles ont été réaffectées à d’autres brigades, à l’exception du 31e Régiment du Génie qui dépendra directement de la 3e Division. Le 92e Régiment d’Infanterie (RI) rejoindra la 2e Brigade Blindée tandis que le 126e RI et le 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) seront intégrés à la 9e Brigade d’Infanterie de Marine (BIMa).

Enfin, le 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique (RAA) appuiera désormais la 7e Brigade Blindée. Cette dernière accueillera le 5e Régiment de Dragons (RD), qui sera réactivé le 12 juillet prochain tandis que la 6e Brigade légère blindée intégrera la 13e Demi brigade de Légion étrangère, qui continue sa remontée en puissance sur le plateau du Larzac.

Par ailleurs, les brigades spécialisées vont disparaître pour donner naissance à des commandements tout aussi spécialisés. Ainsi, à Douai, la Brigade transmissions et d’appui au commandement (BTAC), qui vient d’être dissoute, prendra le nom de « commandement des systèmes d’information et de communication » (COM SIC), dont l’état-major sera implanté à Cesson-Sévigné. Les brigades « logistique », « renseignement » suivront le même chemin, tout comme la Brigade des Forces spéciales Terre (BFST). En outre, le plan Au Contact prévoit la création, le 4 juillet, du commandement de la maintenance des forces (COM MF), après celle, début juin, du commandement du territoire national (COM TN).

Enfin, l’École du combat interarmes (ECIA) verra officiellement le jour à Saumur le 1er juillet. Selon l’armée de Terre, elle sera « chargée de la mise en œuvre de la formation interarmes et du développement des synergies avec l’entrainement et la doctrine » et « exercera son autorité hiérarchique sur (…) l’école d’état-major (EEM), l’école d’infanterie (EI), l’école de cavalerie (EC), l’école d’artillerie (EA) et l’école du génie (EG) pour la formation à la tactique interarmes et aux techniques d’état-major ainsi que pour la doctrine SCORPION. »

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