Méditerranée : L’opération navale « Sophia » prolongée d’un an de plus

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La semaine passée, en adoptant la résolution 2292, présentée par la France et le Royaume-Uni, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé l’opération navale européenne « Sophia » à contrôler l’embargo sur les armes imposé à la Libye.

Lancée par l’Union européenne en juin 2015, cette opération visait initialement à « casser » le modèle économique des passeurs de migrants qui opérent depuis le littoral libyen.

Seulement, comme il ne lui est pas possible d’intervenir dans les eaux territoriales libyennes, son efficacité est remise en question, même si les autorités européennes mettent le bilan de 70 trafiquants arrêtés et le sauvetage de 16.000 migrants.

Cela étant, l’opération Sophia se verra donc confier deux nouvelles missions : le contrôle de l’embargo sur les armes et la formation des garde-côtes libyens. Ce que les ministres des Affaires étrangères des 28 pays membres de l’UE ont confirmé, lors d’une réunion organisée ce 20 juin. En outre, il a été décidé de prolonger son mandat jusqu’au 27 juillet 2017.

Au moins trois navires supplémentaires devront ainsi être engagés dans l’opération Sophia. L’un d’entre-eux sera dédié à la formation des garde-côtes au profit du gouvernement d’union nationale libyen.

Il s’agira de trouver, a récemment avancé l’amiral Gilles Humeau, le commandant adjoint de l’opération Sophia, un « bâtiment capable d’accueillir une centaine de personnes ainsi que les équipes de formateurs, qui viendrait chercher les Libyens à proximité de chez eux, les emmènerait en haute mer pour dispenser une formation adaptée. »

Dans un second temps, les stagiaires libyens poursuivront leur formation à terre, soit dans un État membre de l’UE, soit dans un pays tiers.

S’agissant du contrôle de l’embargo sur les armes, la zone d’intervention de l’opération Sophia a été étendue jusqu’à la hauteur de la ville libyenne de Derna, fief de groupes jihadistes proches d’al-Qaïda. Seulement, il est toujours hors de question pour les navires européens d’opérer dans les eaux libyennes. D’où la nécessité de former ces garde-côtes.

« Ceci permettra de travailler en coopération avec les Libyens, de construire une relation de confiance et d’échanger de l’information. Nous conserverions bien entendu la responsabilité d’intervention en haute mer, tandis que les garde-côtes Libyens assureront, à terme, par procuration, la continuité de la mission dans les eaux territoriales », avait expliqué l’amiral Humeau, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

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