Sahel : Les forces spéciales ont dû « adapter » leurs dernières missions à cause de la fragilité de leurs véhicules

 

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Un rapport publié en 2014 par le Sénat trouvait « préoccupant » l’état des véhicules utilisés par les forces spéciales françaises. Et cela en raison de leur conception ancienne et/ou de leur usure accélérée. D’ailleurs, ses auteurs avaient averti d’un possible « trou capacitaire » à partir de 2016 pour les VPS [Véhicule de patrouille SAS, ndlr] et les VLRA [véhicule léger de reconnaissance et d’appui, ndlr].

Lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense, le général Grégoire de Saint-Quentin, le commandant des opérations spéciales (COS), a souligné « la fragilité » des unités des forces spéciales dans ce domaine. Un fragilité identifiée « depuis déjà plusieurs années », alors même, a-t-il souligné, que « la quasi-totalité de nos engagements sont réalisés en milieu aéroterrestre. »

« À titre d’illustration, la task force Sabre, actuellement engagée au Sahel, a dû adapter ses 5 dernières opérations motorisées en milieu désertique pour tenir compte de la fragilité actuelle de ses véhicules », a raconté le général de Saint-Quentin. En clair, il a donc fallu ajuster le dispositif initialement prévu en fonction des disponibilités des matériels.

Déjà que l’environnement dans lequel évoluent les forces spéciales est difficile, si en plus il faut composer avec les déficiences des équipements, la mission, si elle est maintenue, devient alors encore plus compliquée, voire dangereuse.

Cela étant, le renouvellement des véhicules des unités du COS est en cours. En janvier, la Direction générale de l’armement (DGA) a en effet commandé, auprès du groupe Renault Trucks Defense, 241 Véhicules Légers des Forces Spéciales (VLFS) et de 202 Poids Lourds des Forces Spéciales (PLFS).

Seulement, il faudra attendre la fin de cette année pour que soient livrés les 25 premiers véhicules lourds. Et encore, ils le seront dans « un premier standard pour répondre aux besoins les plus urgents ». Quant aux VLFS, conçus par Panhard (groupe RTD), ils ne sont pas attendus avant 2018.

« Les enjeux de ce programme sont multiples : il s’agit d’abord de remplacer un parc de véhicules parfois très anciens (Peugeot P4 et VLRA), peu nombreux, usés et hétérogènes entre les trois composantes d’armées. En outre, avec ces véhicules conçus dès l’origine pour les forces spéciales, nous connaîtrons un bond qualitatif opérationnel indéniable du fait de capacités d’emport adaptées aux besoins de groupes lourdement équipés, et de l’agencement des équipements à bord réellement pensé pour le combat », a expliqué le général de Saint-Quentin. « Enfin, le soutien d’un parc unique en sera plus aisé. Ceci contribuera directement à la réduction de notre empreinte logistique, qualité essentielle des forces spéciales », a-t-il conclu.

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