À nouveau, l’Otan appelle la Russie à cesser de soutenir les séparatistes ukrainiens

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Début juin, la mission de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargée de surveiller le cessez-le feu dans le sud-est de l’Ukraine (Donbass), a fait savoir qu’elle avait perdu, en une semaine, deux drones qui survolaient des territoires contrôlés par les séparatistes pro-russes.

Le premier engin n’a plus donné de signal après avoir repéré, le 27 mai, un système de défense aérienne de type « 9K35 Strela- 10 » dans une zone industrielle en ruine. Un tel équipement, a fait valoir la mission américaine auprès de l’OSCE, est normalement « indisponible » pour les séparatistes du Donbass « sans l’aide de Moscou ». Et d’y voir une « preuve de plus de l’implication de la Russie dans ce conflit. » Cela étant, les forces ukrainiennes, avant le conflit, en disposaient une centaine.

Quoi qu’il en soit, la mission de l’OSCE (SMM pour Special Monitoring Mission) estime que cet appareil a été abattu par les séparatistes. Du moins, plusieurs éléments plaident en ce sens.

Le second drone perdu par la SMM l’a été le 2 juin. L’appareil volait à une altitude de 9.000 pieds, au-dessus du secteur de Korsun, à 31 km au nord-est de Donetsk.

L’appareil a subi des « défaillances simultanées » alors qu’il se trouvait à 2 km au sud de Korsun. Pour la SMM, plusieurs éléments laissent à penser qu’il a été abattu. Mais il est difficile d’être catégorique : les observateurs de l’OSCE ont été empêchés par les séparatistes de se rendre sur place pour récupérer les débris. La veille, ce drone avait repéré, en zone séparatiste, un système sol-air 9K33 Osa et un canon anti-aérien ZU-23.

Ce 15 juin, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a déploré la poursuite des « violations du cessez-le-feu » sur la ligne de front séparant les rebelles et les forces ukrainiennes et dit regretter que les observateurs de l’OSCE ne puissent pas superviser l’application de la trève comme ils l’entendent.

« Les accords de Minsk, censés mettre un terme au conflit, restent le seul chemin pour trouver une solution durable. Il est urgent que toutes les parties les mettent pleinement en oeuvre », a estimé le secrétaire général de l’Otan.

Mais ce dernier est allé encore plus loin en appelant de nouveau la Russie à « retirer ses forces et équipements militaires » de l’est de l’Ukraine, y compris en Crimée, région annexée par Moscou en 2014.

« La Russie doit cesser de soutenir les rebelles séparatistes et retirer ses forces et équipements militaires du territoire ukrainien », a en effet déclaré M. Stoltenberg, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Otan.

En outre, il a ajouté que les 28 membres de l’Alliance afficheraient leur « ferme soutien (…) à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine en recevant le président Petro Porochenko [ndlr, le président ukrainien] à l’occasion du sommet de Varsovie, les 8 et 9 juillet prochains.

« Les Alliés ne reconnaissent pas et ne reconnaîtront pas l’annexion illégale et illégitime de la Crimée par la Russie et nous continuerons à appeler la Russie à cesser de déstabiliser l’Ukraine, a encore insisté M. Stoltenberg.

Selon ce dernier, le soutien russe aux séparatistes du Donbass se fait sous la forme de livraison d’équipements et d’armes ainsi que par la fourniture de « conseils » et « d’assistance ».

« Ils [les Russes] amassent des troupes le long de la frontière ukrainienne et continuent de fournir un soutien directement à l’intérieur de l’Ukraine », a accusé M. Stoltenberg.

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