Le commandant des opérations spéciales a besoin de 24 hélicoptères NH-90 « Caïman »

En novembre 2014, l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) a engagé l’hélicoptère NH-90 Caïman TTH [Tactical Transport Helicopter, ndlr], alors récemment entré en service, dans la bande sahélo-saharienne (BSS). Et cela a ouvert de nouvelles options pour la force Barkhane dans la mesure où cet appareil tout temps et dispose d’une autonomie, d’une maniabilité et d’une capacité d’emport nettement plus importantes par rapport aux Puma et autres Cougar.

Dans le cadre de l’actualisation de la Loi de programmation militaire 2014-2019, il a été décidé d’acquérir 6 NH-90 Caïman supplémentaires. Ces appareils rejoindront le 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (RHFS), ce qui permettra de regrouper les EC-725 Caracal au sein de l’escadron 1/67 Pyrénées de l’armée de l’Air, comme l’a rappelé le général Grégoire de Saint-Quentin, le commandant des opérations spéciales (COS), lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

« En ce qui concerne le segment hélicoptère, qui est une dimension majeure des opérations spéciales, le regroupement de la flotte Caracal a été acté par les armées, conformément à l’actualisation de la LPM, et 6 NH90 commandés. Ce regroupement repose sur la faculté à équiper rapidement le 4e RHFS de machines de dernière génération telles que le NH-90 », a-t-il en effet affirmé.

S’agissant du NH-90, le général de Saint-Quentin a estimé qu’il est « indispensable pour assurer la mise au au bon niveau d’exigence et de capacité du COS pour les 15 prochaines années. » Et pour cela, il faudrait remplacer tous les hélicoptères de manoeuvre du 4e RHFS, qui en compte actuellement 23 (dont 9 Caracal, 5 Cougar et 9 Puma).

« Le besoin est de l’ordre de 24 appareils, ce qui pourrait par ailleurs correspondre aux besoins d’autres pays étrangers », a ainsi estimé le général de Saint-Quentin. Car, a-t-il expliqué, il s’agit de doter « le 4e RHFS d’un même parc de machines adaptées à sa mission » afin d’accroître « considérablement l’aéromobilité des forces spéciales » et de « permettre d’homogénéiser les flottes, ce qui est un gage d’efficacité. »

Cependant, le NH-90 Caïman n’a pas initialement été conçu pour les opérations spéciales. D’où la nécessité de lui apporter quelques modifications. « Ce dossier, qui n’est pas encore abouti, revêt à mes yeux une importance particulière », a souligné le COS. Ces « adaptations » portent notamment sur l’avionique, les communicatons, l’armement et l’ajout d’équipements pour l’aérocordage.

Ainsi, a énuméré le général de Saint-Quentin, il faudrait « disposer de meilleures capacités en matière d’imagerie infrarouge frontale (FLIR), permettant une observation lointaine des obstacles et de l’ennemi, et de se poser sans visibilité, par nuit noire et dans la poussière, en toute sécurité ». En outre, il sera également nécessaire de « déplacer l’armement de sabord afin de libérer l’accès aux portières, essentiel pour les commandos. » Et comme tout cela n’a pas été prévu dès la conception du NH-90, ce « processus d’adaptation » sera « long et coûteux. »

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