Le Tchad envoie 2.000 soldats au Niger pour « traquer » les jihadistes de Boko Haram

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Quelques jours après l’attaque menée par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram contre la ville nigérienne de Bosso (et où la situation demeure encore confuse), le Tchad a envoyé, le 8 juin, 2.000 soldats.

Cette décision a été prise alors que le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a, deux jours plus tôt, fait une brève visite à N’Djamena pour y rencontrer Idriss Déby Itno, son homologue tchadien.

« Les premiers soldats tchadiens, à bord d’une trentaine de véhicules tout-terrain lourdement armés, sont déjà arrivés à Bosso. Ils ont traversé la frontière (tchado-nigérienne) vers 16h30 locales (14h30 GMT) », a confié, à l’AFP, une source sécuritaire nigérienne.

Selon un source militaire tchadienne, le contingent envoyé par N’Djamena dans le sud du Niger a pour mission de « traquer partout les Boko Haram ». En février 2015, le Tchad avait également déployé des troupes relativement importantes à Bosso et à Diffa, afin de lancer une offensive contre le groupe jihadiste qui multipliait les incursions dans ces localités à l’époque.

Cette opération, conjuguée aux actions menées par l’armée nigériane, avait permis de faire reculer Boko Haram alors contraint de se replier vers la forêt de Sambisa, l’un de ses derniers fiefs.

Pour autant, le groupe jihadiste, qui a fait allégeance à l’État islamique (EI ou Daesh), n’a pas perdu sa capacité de nuisance. Ses incursions au Niger et dans l’extrême nord du Cameroun continuent et il commet régulièrement des attentats suicides, dont quelques uns ont été perpétrés – pour la première fois – au Tchad.

Quoi qu’il en soit, l’arrivée des militaires tchadiens au Niger a été accompagnée par une intense activité aérienne à Diffa (à 140 km à l’ouest de Bosso). Un témoin, rapporte l’AFP, a dit y avoir observé un « balai aérien d’avions de chasse ». Ce qu’a confirmé la radio privée Anfani, selon qui « les avions militaires vont et viennent entre la zone du Lac Tchad et l’aéroport de Diffa. »

Ces mouvements de troupe se font alors qu’une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) a été mise en place sous l’égide de l’Union africaine, avec 8.500 soldats fournis Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin, afin de lutter contre Boko Haram.

Pour rappel, la France apporte un soutien aux opérations menées contre le groupe jihadiste, via des détachements de liaison et de contact au Niger et au Cameroun et une cellule de coordination et de liaison a été adossée au PC de l’opération Barkhane, installé à N’Djamena. Cette aide concerne notamment le renseignement. Les États-Unis sont également présents dans la région, avec des drones MQ-1 Predator non armés.

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