La Pologne se dote d’une défense territoriale avec des volontaires civils

pologne-20160603Pendant que, en France, on parle de recréer une garde nationale, la Pologne va mettre en place, d’ici septembre prochain, une défense territoriale constituée de civil ayant préalablement suivi une formation militaire. Et selon, selon le ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, pour répondre à la « menace russe ressentie dans le pays ».

« En septembre commencera l’enrôlement des premiers membres de la défense territoriale », a ainsi annoncé M. Macierewicz, le 2 juin, lors d’un congrès de mouvements de défense civile et paramilitaires organisé à Ostrada. « Des décisions sur la mise sur pied des commandements et sur les nominations ont été prises en avril », a-t-il ajouté.

C’est une « réponse aux dangers liées à la guerre hybride », a, de son côté, fait valoir Grzegorz Kwasniak, le responsable de la création de cette défense territoriale. Il s’agit donc de pouvoir faire face à une tentative de déstabilisation du pays et d’éviter ainsi ce qui est arrivé à l’Ukraine, avec l’annexion de la Crimée et les tensions dans le Donbass (sud-est).

Concrètement, cette défense territoriale comptera 35.000 volontaires. Les (départements) régions polonaises (voïodies) disposeront chacun d’une brigade, à l’exception de celui de Mazovie (centre) qui en aura deux. Les premières régions concernées seront celles qui situées à l’est du pays, c’est à dire celles de Podlasie, de Lublin et de Podkarpacie, considérées comme pouvant être les plus vulnérables.

Les forces armées polonaises, dont les effectifs s’élèvent à un peu plus de 100.000 personnels, ont été professionnalisées en 2008. Elles disposent d’environ 12.000 réservistes. En mars 2015, Tomasz Siemoniak, le prédécesseur de M. Macierewicz, avait exclu tout retour au service militaire obligatoire, comme en Lituanie, où une telle mesure fut prise en raison de la situation en Ukraine.

Cependant, il existe en Pologne, comme d’ailleurs dans les pays baltes, un groupe paramilitaire qui, appelé « Strzelec » (tirailleurs), a été créé au début du XXe siècle par le maréchal Jozef Pilsudski, le père de l’indépendance polonaise. Interdite par le régime communiste, cette organisation a revu le jour en 1991. Elle compte aujourd’hui plus de 12.000 civils. Son activité est vise essentiellement à donner une formation militaire à ses volontaires.

En 2015, le gouvernement polonais avait promis aux Strzelec des financements supplémentaires ainsi qu’un accès aux camps d’entraînement de l’armée. Cette année, l’organisation participera à l’important exercice militaire Anakonda, qui se tiendra du 7 au 17 juin, avec la participation de plusieurs pays de l’Otan.

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