Selon Moscou, une coopération entre la Russie et les États-Unis contre le Front al-Nosra a été évoquée

su27-20150919

Le 20 mai, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, proposa aux États-Unis et à la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) dirigée par ces derniers, une coopération militaire contre le Front al-Nosra [la branche syrienne d’al-Qaïda, ndlr] et d’autres groupes armés « illégaux » qui « ne soutiennent pas le cessez-le-feu instauré en Syrie. »

Du moins, c’est ce qu’a rapporté l’agence officielle TASS… Car, du côté du Pentagone, on fit savoir qu’aucune proposition « formelle » de frappes aériennes conjointes n’avait été reçue de la part de Moscou.

Hormis les mesures de « déconfliction » (qui visent à éviter les incidents aériens au-dessus de la Syrie), « nous ne collaborons pas et nous ne nous coordonnons pas avec les Russes », avait alors expliqué le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. « Les opérations russes consistent à soutenir et appuyer le régime d’Assad et nous nous concentrons uniquement sur la défaite du groupe Etat islamique », avait-il ajouté.

Mais, visiblement, l’idée d’une « collaboration » entre les forces russes et celles de la coalition anti-EI est toujours dans l’air. Ainsi, la diplomatie russe a fait état d’une discussion téléphonique entre son chef, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, John Kerry, au sujet de la branche syrienne d’al-Qaïda.

« La discussion concernait la situation en Syrie, plus particulièrement le besoin d’actions communes décisives contre le Front al-Nosra, comme la partie russe l’a constamment proposé », a en effet indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué.

Côté américain, le département d’État n’a pas confirmé cette discussion. Même chose pour John Kerry. Cela étant, la coalition a déjà beaucoup à faire contre l’EI, avec deux opérations majeures en cours, l’un à Falloujah en Irak, l’autre dans le nord de la province de Raqqa, en Syrie.

Le Front al-Nosra, qui compte dans ses rangs de nombreux jihadistes venus du Caucase russe, est surtout implanté le nord-ouest de la Syrie alors que les territoires contrôlés par l’EI sont situés dans l’est du pays. Son objectif est d’instaurer un émirat.

Les États-Unis ont déjà visé le Front al-Nosra en septembre 2014. Plus précisément, les frappes américaines ont concerné le groupe jihadiste « Khorasan », qui lui était lié.

Pour al-Qaïda, la Syrie est un objectif prioritaire, comme l’ont encore récemment affirmé Ayman al-Zawahiri, son chef, et Hamza Ben Laden, le fils du fondateur de l’organisation jihadiste. Pour eux, le territoire syrien est « le champ de bataille pour parvenir à la libération de Jérusalem » et donc s’en prendre à Israël.

 

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