Un militaire des forces spéciales américaines blessé par un « tir indirect » en Syrie

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Le Pentagone a confirmé, le 31 mai, qu’un militaire des forces spéciales américaines déployé auprès des Forces démocratiques syriennes (FDS) a été blessé par un « tir indirect » dans le nord de la province de Raqqa, où une offensive a été lancée contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) afin de sécuriser les villes de Chaddadé, Tall Abyad et de Kobané, toutes contrôlées par les YPG, une milice kurde.

Dans le même temps, en Irak, un autre militaire américain a aussi été blessé par un « tir indirect », expression qui désigne généralement, pour le Pentagone, un tir de roquette ou d’artillerie.

Un porte-parole du département américain à la Défense a assuré que ces deux militaires « ne se trouvaient pas » sur la ligne de front et qu’ils « n’étaient pas engagés activement au combat ».

Pourtant, la semaine passée, des images diffusées par l’AFP et montrant des opérateurs des forces spéciales américaines suggéraient le contraire. Un commandant des FDS, alliance entre l’YPG et des groupes arabes armés, expliqua que les commandos américains avaient pour mission de guider les frappes de la coalition et d’apporter leur « expertise ».

Aussi, et malgré la désormais fameuse formule du président Obama (« No boots on the ground »), des questions se posent, outre-Atlantique, sur la différence entre le conseil au forces locales et le « combat », d’autant plus que ce n’est pas le premier incident du genre.

Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un militaire américain est blessé en Syrie, où les États-Unis ont envoyé entre 200 et 250 membres de leurs forces spéciales pour appuyer les FDS, et donc les milices kurdes syriennes. Et cela ne va pas sans susciter quelques tensions avec Ankara.

En effet, les autorités turques ont été offusquées de voir, sur la tenue de certains commandos américains déployés auprès des FDS, le patch de la milice kurde des YPG, bras armé du Parti de l’union démocratique kurde syrien (PYD), classé par Ankara parmi les organisations « terroristes ».

« Dans ce cas, ils n’ont qu’à arborer aussi les insignes de Daech, Al-Nosra et Al-Qaida, quand ils vont ailleurs en Syrie et ceux de Boko Haram quand ils vont en Afrique. À ceux qui affirment que le YPG n’est pas équivalent à ces groupes terroristes, voilà notre réponse : cela signifie appliquer deux poids, deux mesures », a lancé Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.

« Les forces spéciales, dans certains lieux, font ce qu’elles ont à faire pour s’intégrer dans la communauté », a répondu le Pentagone, avant d’ordonner le retrait de ces signes distinctifs, estimant qu’ils étaient finalement « non autorisés et inappropriés ».

Plus tard, le chef de la diplomatie turque a proposé à Washington de lancer une offensive conjointe contre l’État islamique en Syrie mais sans les Kurdes. « Ce dont nous parlons avec les Américains, c’est de la fermeture de la poche de Manjib dès que possible (…) et de l’ouverture d’un second front », a-t-il expliqué. Pour la moment, cette proposition reste sans réponse.

En attendant, l’offensive des YPG, se poursuit. Désormais, il est question de s’attaquer à la base de Tabka, qui, située à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Raqqa, fut prise en 2014 à l’armée syrienne par l’EI.

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