L’État islamique revendique une série d’attentats très meurtriers en Syrie et au Yémen

Sur la défensive en Irak, où il perd du terrain face aux forces de sécurité locales, l’État islamique (EI ou Daesh) a commis, ce 23 mai, une série d’attentats meurtriers en Syrie et au Yémen, pays où l’organisation jihadiste est en concurrence directe avec des branches régionales d’al-Qaïda.

Au Yémen, un homme, identifié comme étant Abou Ali Al-Adeni, a fait détoner la ceinture d’explosifs qu’il portait au milieu d’une dizaine de recrues réunies à Khor Maksar, un quartier d’Aden situé près de l’aéroport international de la ville. L’explosion a eu lieu a deux pas de la résidence du général Abdallah Soubeihi, le commandant de la base militaire de Badr. Et cette dernière a également été visée, peu après, par un autre attentat, commis avec un « engin explosif actionné à distance », selon les explications données par le général Nasser Al-Sarei. Le bilan de ces attaques est d’au moins 41 tués.

Visiblement, la tactique de l’EI au Yémen, où est également présente l’organisation « al-Qaïda dans la péninsule arabique » (AQPA) est de viser les centres de recrues des forces de sécurité que compte mettre sur pied le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, pour combattre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran et alliés des partisans de son prédécesseur, Ali Abdallah Saleh.

Ainsi, le 15 mai, 41 recrues de la police avaient été tuées à Moukalla, dans un attentat revendiqué par l’EI. Or, la ville avait été occupée pendant près d’un an par les jihadistes d’AQPA, lesquels furent contraints de se retirer il y a quelques semaines à l’issue d’une offensive des troupes du président Hadi, appuyées par celles des Émirats arabes unis et soutenues par des moyens américains.

En avril, 20 recrues de l’armée yéménite perdirent la vie dans une embuscade tendue par l’EI dans la province d’Abyane. Et, en février, un centre de formation militaire implanté à Aden avait été pris pour cible par le mouvement jihadiste. Bilan : 14 tués.

Quoi qu’il en soit, les deux attentats commis à Aden, ce 23 mai, ont coïncidé avec ceux, également revendiqués par l’EI, commis dans des bastions de la communauté alaouite, et donc, du président syrien, Bachar el-Assad.

Au total, 7 attaques ont été commises à Jableh et à Tartous, deux villes côtières jusque-là relativement épargnées par la guerre civile syrienne.

À Tartous, qui abrite une base navale russe, deux hommes ont actionné leur ceinture d’explosifs dans une gare routière tandis qu’une voiture piégée explosait à l’extérieur. A priori, c’est la première fois que cette ville est visée par l’EI.

Quelques minutes plus tard, à Jableh, située à 60 km plus au nord, les jihadistes ont visé la gare routière, la compagnie locale d’electricité et deux hôpitaux.

« À l’hôpital national, un kamikaze a fait exploser sa ceinture dans le service des urgences, tandis que dans celui d’Al-Assaad, une voiture piégée a explosé à l’entrée », a précisé, rapporte l’AFP, une source policière syrienne.

Le bilan de ces attentats n’est pas encore définitivement arrêté. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui, installé à Londres, dispose d’un réseau d’informateurs en Syrie, a évoqué 128 tués au moins tandis que l’agence officielle syrienne Sana a parlé de 78 victimes.

Contrairement au Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, l’EI n’est pas présent sur la côte syrienne. Aussi, ces attentats laissent supposer que l’organisation jihadiste dispose de cellules dormantes dans ces régions

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