Et maintenant, un problème de fissures sur le fuselage de l’avion de transport A400M « Atlas »

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On savait que les turbopropulseurs de l’avion de transport militaire A400M « Atlas », ainsi que les logiciels qui les font tourner, avaient connu des problèmes et qu’ils en ont encore. Le dernier en date, qui porte sur des boîtiers de transmission (AGB accessory gearbox), va probablement contraindre Airbus à passer une provision financière supplémentaire afin d’y remédier.

Maintenant, grâce à un document du ministère allemand de la Défense, qui a commandé 53 appareils, l’on apprend que des fissures sur le fuselage d’un A400M livré à la France ont été découvertes récemment.

On ignore ce qu’Airbus compte faire pour les 8 avions que compte l’armée de l’Air française… En revanche, le document en question, qui été soumis le 13 mars à la commission de la Défense du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand, ndlr] précise que le constructeur a l’intention de remplacer des tronçons du fuselage des appareils livrés à l’Allemagne.

Selon Benedikt Zimmer, le responsable du département des achats du ministère allemand de la Défense, cette opération pourrait prendre 7 mois. Et il a aussi précisé qu’Airbus devra soumettre un plan d’action afin de régler l’ensemble des problèmes de l’A400M (dont ceux liés aux moteurs).

« Nous voulons la transparence », avait exigé, le 5 mai, Wolfgang Hellmich, le président de la commission de la Défense au Bundestag, qui demandait alors un nouvel examen du programme A400M. « Nous sommes dans une situation très difficile » et « il est aussi possible d’annuler le projet« , avait-il ajouté. Et, selon l’hebdomadaire Der Spiegel, des responsables militaires allemands s’interrogent également sur un tel scénario.

Cela étant, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a coupé court à ces spéculations. « La question d’une annulation d’un programme n’est pas en débat en ce moment », a-t-il dit. On notera l’expression « en ce moment »…

Quoi qu’il en soit, ces problèmes à répétition risquent de mettre l’aviation militaire allemande [Luftwaffe] dans l’embarras dans la mesure où elle compte sur l’A400M pour retirer ses vieux Transall C-160 d’ici 2021/2022. Et, d’après un rapport interne, la livraison de nouveaux Atlas est compliquée à planifier, compte tenu du « grand nombre de risques liés à la fabrication ».

D’où, selon le porte-parole du ministère, la recherche d’une solution pour éviter ce qui pourrait être une rupture capacitaire annoncée. « Parmi les alternatives possibles pourrait figurer l’achat, en commun avec la France, d’avions C-130J à l’américain Lockheed Martin ou de C-17 à Boeing, mais aussi la prolongation de l’utilisation de la flotte actuelle de Transall », a-t-il indiqué.

La France a effectivement commandé 4 C-130J Hercules pour pallier aux insuffisances de l’A400M, notamment en matière de ravitaillement en vol des hélicoptères, une capacité figurant pourtant dans le cahier des charges.

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