Le Hezbollah annonce la mort de son chef militaire en Syrie

Comme son prédécesseur, Imad Moughniyé (qui était son beau-frère), Mustafa Badreddine (ou Badr al-Din), le chef militaire du Hezbollah, a été tué à Damas dans des circonstances qui restent encore à éclaircir. L’annonce de son décès a été officiellement faite par la milice chiite libanaise, laquelle est fortement engagée dans les combats en Syrie, aux côtés des forces du régime de Bachar el-Assad.

« Selon les informations préliminaires, une grande explosion a visé l’un de nos postes près de l’aéroport international de Damas, tuant le frère commandant Mustafa Badreddine et blessant d’autres personnes », a ainsi affirmé le Hezbollah, via un communiqué diffusé le 12 mai.

« Nous allons poursuivre l’enquête pour déterminer la nature et les causes de l’explosion et savoir si elle est due à un bombardement aérien, à un missile ou à un tir d’artillerie », ajoute la milice libanaise, sans toutefois préciser la date de cet événement.

Évidemment, les regards se tournent vers Israël, suspecté d’avoir été à l’origine de l’assassinat d’Imad Moughniyé en février 2008 et de la frappe aérienne qui fut fatale, en décembre 2015, à Samir Kantar, un responsable du Hezbollah pour la région du Golan.

En règle générale, l’État hebreu ne fait jamais de commentaires sur les opérations qu’il mène contre la milice libanaise. Au plus a-t-il admis, le 11 avril dernier, par la voix de son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avoir frappé en Syrie des convois d’armes destinés au Hezbollah, qu’il considère comme étant une menace prioritaire.

Né en 1961 à Beyrouth, Mustafa Badreddine était connu pour avoir été condamné à mort au Koweït en raison de son rôle présumé ans des attentats commis en 1983. À la faveur de l’invasion de l’émirat par les troupes de Saddam Hussein, en août 1990, il avait réussi à s’échapper de la prison où il était détenu et se rendre en Iran.

Par la suite, Badreddine fut accusé d’avoir été le « cerveau » du meurtre de Rafic Hariri, l’ex-Premier ministre libanais, tué à Beyrouth en 2005. Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé à la suite de cette affaire, avait d’ailleurs délivré un mandat d’arrêt contre lui ainsi que contre 4 autres membres de la milice chiite.

Selon le Trésor américain, qui avait pris des sanctions à son endroit, Badreddine s’était rendu en septembre 2011 à Damas, en compagnue de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, pour mettre en place une « coordination stratégique » avec Bachar el-Assad, alors que la Syrie venait de plonger dans la guerre civile.

Depuis 2012, indique le Trésor américain, « Badreddine coordonnait les activités militaires du Hezbollah en Syrie ».Un an plus tard, il aurait supervisé, à ce titre, une offensive contre la ville de Qousseir, frontalière avec le Liban, afin d’en chasser les rebelles syriens.

 

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