L’aviation belge pourra frapper Daesh en Syrie

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À compter du 1er juillet prochain, des chasseurs bombardiers F-16 de la force aérienne belge relèveront, en Jordanie, leurs homologues néerlandais au sein de la coalition anti-Daesh (État islamique ou EI), dirigée par les États-Unis.

Il s’agit en fait d’un retour, puisque 6 F-16 avions belges ont déjà été déployés en Jordanie entre octobre 2014 et juillet 2015. Mais, à l’époque, ils n’avaient pas le mandat nécessaire pour frapper les positions tenues par les jihadistes en Syrie.

Aussi, comme les Pays-Bas ont autorisé leurs avions à effectuer des missions au-dessus du territoire syrien, il était attendu la même chose de la part de la Belgique. Ce 13 mai, Bruxelles a donc annoncé sa décision d’étendre les opérations de ses F-16 aux « parties de la Syrie qui sont sous contrôle de l’EI et d’autres groupes terroristes et qui échappent au contrôle effectif du gouvernement syrien, avec pour objectif de détruire les refuges de ces groupes. »

Les F-16 belges « attaqueront les lignes d’approvisionnement de l’État islamique dans l’est de la Syrie », a précisé Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense. Cette « décision constitue en partie un signal politique à l’égard de la coalition internationale » et « répond a un objectif d’efficacité: l’organisation terroriste ne s’arrêtant pas aux frontières, elle doit pouvoir être combattue là où elle se trouve », a-t-il ajouté.

Cete décision devra avoir l’aval du Parlement belge. Déjà, des formations politiques ont fait part de leurs réserves, voire de leur opposition. « La Belgique semble se lancer tête baissée dans ce qui sera perçu par les populations locales comme une sorte de croisade occidentale. N’avons-nous rien appris de l’Afghanistan? » ont demandé les écologistes, pour qui « bombarder n’est pas la solution ».

Pour les opposants à l’extension des frappes belges à la Syrie, l’argument de l’absence d’un mandat des Nations unies est avancé.

Or, comme l’a rappelé le Premier ministre belge, Charles Michel, « de nombreux autres pays que la Belgique ont considéré qu’il y avait un mandat des Nations Unies pour légitimer les interventions, à côté de l’article 51 de la Charte sur la notion de légitime défense collective. »

Comme la France, les Pays-Bas et le Danemark, la Belgique fondera son intervention sur la résolution 2249 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui, adoptée une semaine après les attentats de Paris et de Saint-Denis, autorise à prendre « toutes les mesures nécessaires » contre Daesh.

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