L’action des forces armées a sensiblement fait baisser l’orpaillage illégal en Guyane

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Il y a trois ans, une note du commandant de la gendarmerie en Guyane, publiée par le site d’informations locales Guyaweb, affichait un certain pessimisme dans la lutte contre l’orpaillage illégal, véritable fléau pour les dommages que cette activité cause à l’environnement et la criminalité qu’elle induit.

Les chiffres officiels communiqués à l’époque n’étaient en effet guère rassurant : entre 2011 et 2013, les chantiers clandestins d’extraction de l’or avaient pratiquement doublé tandis que l’Office national des forêts (INF) déplorait la destruction de 450 hectares et de 60 km de cours d’eau pollués par le mercure.

L’opération Harpie, lancée en 2008 pour s’attaquer à ce phénomène, « est en perte de vitesse face à la mobilité et l’ingéniosité d’un adversaire de mieux en mieux organisé », écrivait le patron des gendarmes guyanais. Et cela « malgré les efforts considérables produits tant au niveau de la gouvernance stratégique que sur le terrain », avait-il précisé.

Mais si les orpailleurs clandestins, venus du Brésil et du Surinam, ont montré fait preuve de d’ingéniosité tout en étant mieux organisés, les Forces armées en Guyane (FAG), qui appuient les gendarmes, n’ont pas été en reste.

« Ne faire ni ce qu’on attend de nous, ni le contraire mais tout autre chose »… Telle est la devise qu’elles ont appliquée au cours de ces derniers mois. En clair, elles ont fait preuve d’audace, d’intelligence tactique et de résistance physique pour suprendre des orpailleurs clandestins souvent « médusés », voire « dépités ».

C’est ainsi que, entre janvier 2014 et décembre 2015, le nombre de sites d’orpaillage non autorisés a chuté de 479 à 204. Et cette tendance s’est poursuivie les mois suivants, à en croire le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA).

« Ces opérations [des FAG] ont permis au cours des six derniers mois de constater une baisse de 20 % des sites d’orpaillages illégaux et de 30 % du nombre des orpailleurs », a-t-il en effet indiqué, le 12 mai, à l’occasion du point de presse du ministère de la Défense.

Depuis le début de cette année, dans le cadre de l’opération « Korbo II », les militaires des FAG et les gendarmes ont contrôlé en permanence les flux logistiques, notamment les fleuves, et effectué une quarantaine de mission aérienne pour repérer et démanteler les sites illégaux d’orpaillage.

Bien qu’elle se passe sur le territoire national, l’opération Harpie n’en est pas moins dangereuse, les garimpeiros (les chercheurs d’or brésiliens) n’hésitant pas à faire le coup de feu contre les militaires, dont certains ont malheureusement perdu la vie ou été gravement blessés. L’incident le plus récent remonte à avril dernier, avec l’attaque d’un convoi de pirogues saisies au cours d’une opération dans le secteur de Maripasoula.

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