Un concert de rap pour la commémoration officielle de la bataille de Verdun : est-ce bien sérieux?

verdun-20160511On dira sans doute que c’est une réaction de « vieux con », même si c’est à mille lieues de l’esprit de ce site. Mais tout de même! Organiser un concert de rap pour conclure la commémoration officielle du centenaire de la bataille de Verdun, le 29 mai prochain, est-ce bien raisonnable, sérieux et surtout décent?

L’artiste désigné pour ce concert (le sulfureux Black M, dont les paroles de quelques chansons ont nourri la polémique) n’est pas en cause. Ni même le genre musical retenu. La question se poserait dans les mêmes termes si, à la place, Johnny Hallyday, les Foo Fighters ou les Black Eyed Peas avaient été sollicités.

Le secrétaire d’État aux Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, explique qu’il est « important que cette commémoration du centenaire de la bataille de Verdun soit un événément populaire ». Soit. Mais de là à en faire un événément festif, il y a de la marge.

Selon le Larousse, « commémorer », c’est « célébrer par une cérémonie le souvenir d’un événement important ». Un concert « populaire » est-il vraiment à sa place dans cette journée de commémoration, où il s’agira de se rappeler des plus de 300.000 tués et des 400.000 blessés, marqués à vie, de cette bataille? Est-ce le moment opportun pour « s’amuser »?

Car, dans un entretien donné à l’Est Républicain, Black M annonce la couleur : « Je les invite à venir me voir, qu’ils aiment ou pas ma musique, on va s’amuser », a-t-il dit au sujet de ses détracteurs. Et pour lui, que ce soit un concert pour commémorer la bataille de Verdun ne change rien. « C’est de la scène, et c’est quelque chose que j’aime énormément alors je réponds présent. Tout simplement », a-t-il répondu à la question lui demander pourquoi il avait accepté l’invitation.

Il y a un temps pour tout et pour toute chose. Ce 29 mai 2016, le temps devrait être à la solennité, à la dignité et au recueillement. Les morts de Verdun ne sont pas tombés au champ d’Honneur pour que, cent ans plus tard, l’on s’amuse à l’occasion d’une journée dédiée au souvenir de leur sacrifice. Ce serait donner la mauvaise et désagréable impression que l’on danse sur leurs cadavres.

 

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