Pékin hausse le ton au sujet de la présence de navires américains en mer de Chine méridionale

spratleys-20160224

En installant des capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti-Access/Area Denial ou A2/AD) sur des récifs, jusqu’alors inhabités, des archipels Paracels et Spratleys, Pékin s’approprie de facto la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et cherche à mettre ainsi les pays riverains, qui ont aussi des prétentions territoriales dans cette région, devant le fait accompli.

Pour rappel, la mer de Chine méridionale est stratégique à plus d’un titre. Elle est supposée receler d’importantes réserves d’hydrocarbures, ses eaux sont riches en ressources halieutiques et, surtout, elle est située à un carrefour de routes maritimes essentielles au commerce mondial.

D’où la politique menée par les États-Unis, qui envoient régulièrement des navires et des avions de l’US Navy dans cette région afin d’y défendre la liberté de navigation. Récemment, c’est le destroyer USS William P. Lawrence qui a été envoyé à 12 milles du récif de Fiery Cross, désormais appelé le « second porte-avions chinois », situé dans l’archipel des Spratleys.

« Ces revendications maritimes exagérées [de la Chine, ndlr] sont contraires aux lois internationales, telles que reflétées par la Convention sur le droit de la mer [des Nations unies] », a expliqué le Pentagone, Bill Urban, via un communiqué.

Comme l’on pouvait s’y attendre, la présence de ce destroyer américain près du récif de Fiery Cross a donné lieu à une vive réaction de la part de Pékin.

Le ministère chinois de la Défense a dénoncé une « provocation » et indiqué que des mesures avaient été prises immédiatement pour y répondre. Deux avions de chasse J-11, un destroyer et deux navires d’escorte ont été envoyés sur zone, a-t-il indiqué, pour y adresser « des avertissements » au bâtiment de la marine américaine.

« Combien de temps les Etats-Unis persisteront dans la promotion de la militarisation en mer de Chine méridionale? », a encore demandé le ministère chinois de la Défense, retournant ainsi l’accusation qui lui est régulièrement adressée. Car, justement, la hausse constante des dépenses militaires chinoises et les revendications territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale sont à l’orgine d’une course à l’armement dans la région. Et on peut le comprendre pour un pays comme le Japon, dont 70% des importations de pétrole passent à deux pas des archipels Spratleys et Paracels…

Quoi qu’il en soit, la Chine est sûre de son bon droit. En témoigne la réaction de son ministère des Affaires étrangères. L’USS William P. Lawrence « est entré illégalement dans les eaux entourant des des îles et récifs des îles Nansha [nom chinois des Spratleys] sans permission du gouvernement chinois », a estimé Lu Kang, un porte-parole de ce dernier.

« L’action entreprise par les Etats-Unis menace la sécurité, les intérêts et la souveraineté de la Chine, présente des dangers pour les installations et personnes sur les îles et porte atteinte à la paix et la stabilité régionales », a-t-il ajouté.

« Nous prendrons les mesures nécessaires pour protéger notre souveraineté et notre sécurité », a encore prévenu Lu Kang, avant d’insister sur l’appartenance « indiscutable » de ces archipels à la Chine.

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]