Libye : Le gouvernement d’union nationale a créé une cellule opérationnelle contre l’EI

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Le gouvernement libyen d’union nationale, qui, avec Fayez al-Sarraj à sa tête, s’est installé à Tripoli le mois dernier sans pour autant avoir le soutien du Parlement de Tobrouk, a décidé, ce 6 mai, de créer une cellule chargée des opérations militaires contre la branche libyenne de Daesh (État islamique ou EI), notamment implantée à Syrte.

Cette décision fait suite à des attaques lancées par les jihadistes de l’EI à Baghla, Ouadi Zamzam et Misrata.

La cellule en question sera dirigée par le général Bachir Mohamad al-Qadi et comptera six autres membres, dont deux généraux et quatre colonels. Sa mission sera de coordonner les opérations contre l’EI dans une zone alant de Misrata (200 km de Tripoli) à Syrte.

Le gouvernement d’union nationale a en outre demandé à tous les groupes armés de ne pas agir sans l’accord de cette cellule, sauf en cas de légitime défense. Cependant, plusieurs d’entre eux n’ont pas encore fait allégeance aux autorités libyennes soutenues par les Nations unies, ce qui va évidemment compliquer la donne.

En outre, le gouvernement de M. Sarraj a aussi annoncé la mise en place d’un « commandement conjoint » pour coordonner le combat contre l’EI sur l’ensemble du territoire libyen, y compris, donc, sur les régions qui échappent encore à son contrôle, notamment dans l’est du pays, où des forces commandées par le général Khalifa Haftar restent toujours loyales aux autorités de Tobrouk.

Par ailleurs, dans son communiqué, le gouvernement d’union nationale a dit vouloir examiner avec la communauté internatinale les « moyens qu’elle pourra fournir en matière d’armements, de renseignement et d’autres formes d’appui pour combattre » les jihadistes.

Début avril, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a une nouvelle fois rappelé la disponibilité de la France en cas d’une demande d’assistance faite par le gouvernement de M. Sarraj.

« En ce qui concerne la Libye, il nous faut encore poursuivre la lutte contre Daesh. Il nous faut aussi nous tenir prêts à répondre à toute demande éventuelle d’aide internationale que viendrait à formuler le gouvernement d’union nationale, et ce par différents canaux : la mission de l’ONU en Libye, la mission d’assistance internationale à la Libye initiée par les Italiens (appelée Libyan International Assistance Mission, LIAM), ou en mobilisant des moyens européens », avait dit le ministre aux députés de la commission de la Défense.

« Certes, M. Fayez el-Sarraj nous dit qu’un soutien occidental marqué aurait pour effet de le déstabiliser, mais il n’exclut pas qu’il ait besoin d’appui, y compris pour la sécurité de son gouvernement », avait encore ajouté M. Le Drian.

 

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