Un groupe rebelle nigérian a attaqué une plateforme pétrolière du groupe Chevron

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Pendant près d’une vingtaine d’année, le Nigéria a été confronté à une rébellion incarnée par le Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (MEND). Ce dernier revendiquait un meilleur partage des recettes issue de l’exploitation pétrolière (le pays étant le principal producteur d’or noir en Afrique).

À partir de 2009/2010, après une ultime flambée de violences, pas moins de 30.000 rebelles ont fini par déposer les armes en échange d’une amnistie et d’une reconversion tandis que d’autres se sont orientés vers la piraterie maritime. Seulement, ce programme d’aide arrivera à son terme en 2018 et le président nigérian, Muhammadu Buhari, a annoncé qu’il ne le reconduirait pas. D’où l’apparition de nouvelles tensions dans le sud du pays, où se concentre les sites pétroliers.

Et c’est ainsi que, dans la soirée du 5 mai, une plateforme offshore exploitée par la filiale nigériane du groupe pétrolier américain Chevron a été la cible d’une attaque, au large de l’État de Delta.

« Des rebelles ont utilisé des explosifs pour faire sauter la plateforme Okan, une installation qui sert à la collecte du pétrole et du gaz destinés au terminal Escravos », a expliqué Chris Ezekobe, un porte-parole de la marine nigériane. A priori, mais cela reste à confirmer, l’attaque n’aurait fait aucune victime.

L’attaque a été confirmée par Chevron Nigeria Limited. « L’installation est fermée pour l’instant, le temps d’évaluer les dégâts », a indiqué la filiale du groupe américain, qui a également assuré mettre tout en oeuvre pour contenir une fuite de pétrole (sans toutefois en préciser l’empleur). « CNL continue à surveiller la situation et reste engagée à remplir ses obligations professionnelles, notamment la protection des personnes et de l’environnement », a-t-elle insisté.

Cette action a été revendiquée par les « Vengeurs du Delta du Niger », un groupe qui n’a jamais jusqu’à présent fait jamais parler de lui. Cependant, la marine nigériane n’exclut par l’implication d’anciens rebelles du MEND, dont l’un des anciens chefs, Government Ekpemupolo (alias Tompolo) fait l’objet d’un avis de recherche pour vol, détournement et blanchiment d’argent.

Quoi qu’il en soit, une reprise des violences dans le delta du Niger serait une très mauvaise nouvelle pour le Nigéria, qui subit déjà de plein fouet la baisse des cours du pétrole.

 

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