Selon l’OSCE, les violations du cessez-le-feu ont atteint leur plus haut niveau depuis des mois en Ukraine

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À vrai dire, le cessez-le-feu instauré par les accords de Minsk 2 en février 2015 entre les séparatistes pro-russes du Donbass (sud-est de l’Ukraine) et les forces gouvernementales ukrainiennes n’a jamais été totalement respecté.

Mais, depuis quelques semaines, les accrochages sont devenus nettement plus fréquents, comme l’avait d’ailleurs indiqué, dans un entretien donné en février au quotidien Le Monde, Lamberto Zannier, secrétaire général de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

 

« Les violations du cessez-le-feu sont systématiques et nos personnels se voient entravés dans leur liberté de mouvement, surtout à l’est. Nous avons du mal à atteindre les frontières et à voir réellement ce qui se passe », avait ainsi affirmé M. Zannier. Et d’ajouter : « Nous constatons par ailleurs que des armements lourds sont sortis des zones de dépôts et déployés près de la zone de contact. La situation est donc en train de se détériorer. »

Deux mois plus tard, le nombre de violations du cessez-le-feu ont atteint leur plus haut niveau « depuis des mois ».

« Au cours des dernières semaines, l’OSCE a constaté le plus important nombre de violations du cessez-le-feu depuis des mois », a ainsi indiqué Ertugrul Apakan, le chef de la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine, lors d’une réunion à Vienne, ce 28 avril.

« De nombreuses armes qui se trouvaient dans des lieux de stockage et des dépôts sont à nouveau utilisées sur la ligne de contact », a continué M. Apakan, qui aussi souligné que « de l’artillerie et des mortiers, interdits par les accords de Minsk, sont de nouveau utilisés de plus en plus fréquemment. »

Dans un rapport publié la veille, l’OSCE a parlé de « 600 explosions » constatées récemment dans la région de Donetsk, bastion des séparatistes pro-russes, et dénoncé les attaques ayant visé son personnel, en déplorant le fait que leurs auteurs n’ont jamais été poursuivis.

Cela a encore été le cas le 20 avril dernier : ce jour-là des observateurs de l’organisation ont été menacés en territoire contrôlé par les rebelles par des membres de la « République populaire autoproclamée de Donetsk » tandis que d’autres ont manqué de se faire arrêter par des séparatistes dans la région de Lougansk.

« Toutes les parties doivent respecter le cessez-le-feu de toute urgence afin d’empêcher la déterioration de la sécurité », a estimé Martin Sajdik, le représentant de l’OSCE au sein du groupe de contact sur l’Ukraine. Voeu pieux?

 

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