Le développement du futur avion-ravitailleur de l’US Air Force cause (encore) des soucis à Boeing

kc46-20150428

En 2011, le Pentagone sélectionnait l’avion ravitailleur KC-46 Pegasus de Boeing, au dépens de l’A-330 MRTT présenté par Airbus et Northrop-Grumman. Cette décision mettait ainsi un terme à long feuilleton, l’appel d’offres visant à remplacer les KC-135 de l’US Air Force ayant connu une multitudes de rebondissements.

Pour remporter ce contrat, portant sur la livraison de 179 appareils pour environ 35 milliards de dollars, Boeing avait proposé un appareil basé sur le B-767. Seulement, il restait à le mettre au point. Pour cela, le Pentagone avait prévu une enveloppe de 4,4 milliards de dollars. Ce montant pouvait éventuellement être porté à 4,9 milliards. Mais il était hors de question pour l’US Air Force de dépenser un cent de plus.

Or, ce budget ayant été rapidement englouti, Boeing a été contraint, en 2014, de mettre la main à la poche, à hauteur de 425 millions de dollars. Et cela afin revoir le câblage électrique du KC-46, ce dernier ne répondant pas aux normes fixées par l’US Air Force. Du coup, cette histoire a retardé le premier vol d’essai de l’appareil.

Un an plus tard, bis repetita. Mais cette fois avec une somme nettement plus importante, Boeing ayant dû inscrire dans ses comptes une charge de 835 millions de dollars, afin de régler un problème plus sérieux concernant le système de distribution du carburant.

Enfin, le 27 avril, et alors que les premiers test de ravitaillement en vol de son appareil ont été concluants, Boeing a annoncé qu’il fallait encore 243 millions de dollars (avant impôts) pour lui permettre de respecter le calendrier entre la dernière phase des tests de développement et l’entrée en phase de production du KC-46.

« Nous procédons aux investissements nécessaires pour honorer nos engagements envers notre client, livrer le premier avion de série conformément au calendrier et nous préparer à lancer la phase de production », a expliqué Dennis Muilenburg, le patron de Boeing.

Au total, le coût du développement du KC-46 Pegasus a donc atteint les 6,4 milliards de dollars.

Le premier KC-46 Pegasus doit être livré à l’US Air Force en août 2017. Mais une agence du Pentagone, la Defense Contract Management Agency, a dit avoir « peu de confiance dans la capacité de Boeing » à respecter cette date butoir. Un rapport du Governement Accountability Office (GAO) a estimé probable un retard d’au moins 4 mois.

Quoi qu’il en soit, l’activité « Défense » de Boeing, en difficulté depuis quelques années, a redressé la barre, avec une progression de son chiffre d’affaires de 18,6%. Même s’il a perdu le contrat du futur bombardier stratégique de l’US Air Force (au profit de Northrop Grumman), le constructeur américain voit plusieurs opportunités à l’exportation, notamment pour ses avions de combat F-15 et F-18. En outre, son appareil de patrouille P-8 Poseidon lui offre également de bonnes perspectives.

 

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]