De nouvelles difficultés pour l’avion de transport A400M « Atlas »

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Le programme d’avion de transport militaire A400M « Atlas », confié à Airbus Military, n’en finit pas de cumuler les déboires. À cause de problèmes rencontrés lors de la mise au point des moteurs TP-400, il avait fallut, en 2010, trouver un accord entre les pays clients et le constructeur pour financer une partie des 5,2 milliards d’euros surcoûts liés à ces difficultés, lesquelles eurent évidemment des conséquences sur le calendrier des livraisons des appareils.

Pour autant, les problèmes persistèrent, toujours – du moins essentiellement – au niveau des moteurs. Puis, les premiers A400M livrés donnèrent lieu à des critiques. En Allemagne, « 875 manquements » furent relevés sur le premier appareil livré à la Luftwaffe. En France, l’incapacité des premiers avions pris en compte par l’armée de l’Air à ravitailler en vol les hélicoptères ou bien encore à larguer des parachutistes par les portes latérales reste encore un sujet de préoccupation de la Direction générale de l’armement (DGA).

Qui plus est, la perte d’un A400M, lors d’un vol d’essai à Séville, en mai 2015, mit en lumière un souci au niveau des turbopropulseurs TP400, trois d’entre eux ayant subi un « gel de puissance« . Un défaut lors de l’installation du logiciel de contrôle des moteurs (le FADEC) fut alors avancé, Airbus ayant demandé à ses clients d’effectuer des vérifications « spécifiques » et « régulières » sur le calculateur ECU (Engine Control Unit).

Mais, bien avant le drame de Séville, les critiques sur la façon d’Airbus de gérer le programme A400M avaient été franchement exprimées par les clients. Au point que le PDG du groupe européen, Thomas Enders, dut s’excuser.

« Nos performances sur l’A400M n’ont pas été à la hauteur de ce que nous aurions voulu et je me dois de présenter nos excuses », avait-il dit, en janvier 2015. Et d’ajouter : « Il y aura des conséquences en termes de gestion et d’organisation du programme et nous en tirerons les leçons. » La cause des déboires d’Airbus étaient alors causés par des soucis d’approvisionnement des pièces nécessaires à l’assemblage des appareils.

Du coup, pour remettre le programme de l’A400M sur les rails, Airbus avait dû, en 2015, prévoir une provision supplémentaire de 551 millions d’euros. « Le planning des améliorations militaires progressives et des livraisons associées est actuellement en cours de négociation avec les clients, pour refléter la situation du programme et le calendrier des livraisons révisés », avait expliqué le groupe à l’époque.

Mais probablement que le constructeur devra mettre à nouveau la main au portefeuille. La cause? L’apparition d’un nouveau problème mécanique, cette fois au niveau des boîtier de transmission (AGB accessory gearbox), fournis par l’entreprise italienne Avio Aero. Et cela pose, selon M. Enders, un « sérieux défi de production et de livraisons aux clients. »

A priori, ce problème serait lié à la une récente directive relative au maintien de la navigabilité des aéronefs émise par l’Agence européenne de sécurité aérienne. « Une évaluation technique et industrielle approfondie a été lancée pour trouver des solutions à court et à long terme. L’impact attendu sur les avions en service et comment il peut être pris en charge ainsi que les conséquences sur le calendrier de livraison sont en cours d’évalution », a expliqué Airbus, dans un communiqué.

« Le coût issu de l’évaluation devra être adapté en conséquence, mais à ce stade nous n’avons pas de vision suffisamment mûre des conséquences techniques, commerciales et industrielles, et de leur potentiel impact sur les publications financières, qui pourraient être significatifs », a ajouté le groupe.

En 2016, Airbus s’attendait à livrer 20 A400M « Atlas » (contre 11 en 2015). Manifestement, cet objectif devra probablement être revu à la baisse.

 

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