Syrie : Vives tensions entre les combattants kurdes et des milices pro-régime à Qamichli

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Avec des changements d’attitude ainsi que des alliances qui se font et se défont au gré des circonstances sur le terrain, les amis d’aujourd’hui peuvent devenir les ennemis de demain. Et vice-versa. Un exemple en est donné à Qamichli, avec des relations tendues entre les Assayech, c’est à dire les forces de sécurité kurdes, émanation du Parti de l’union démocratique au même titre que les Unités de protection du peuple (YPG), et des milices pro-régime.

Jusqu’à présent, les combattants kurdes et les forces de Bachar el-Assad ont cherché à se coordonner pour faire face aux jihadistes, en particulier contre ceux de l’État islamique (EI ou Daesh).

Seulement, à Qamichli, localité située dans la province de Hassaké, d’intenses combats ont éclaté le 20 avril entre les Assayech et les Forces de défense nationale (FDN), nom d’une milice pro-régime.

Tout aurait commencé à cause d’une altercation, à hauteur d’un barrage tenu par les FDN entre les combattants pro-régime et la police kurde. Pendant deux jours, les deux camps se sont affrontés, le siège du Conseil démocratique syrien (organe politique réunissant les Kurdes et des Arabes) et des quartiers résidentiels ayant été touché par des roquettes.

Finalement, le 21 avril, 50 membres des FDN qui s’étaient réfugiés dans la prison de Qamishli, ont fini par se rendre.

« Des combattants loyaux au régime s’étaient réfugiés dans la prison de Qamishli et les forces kurdes leur ont laissé jusqu’à (21/04) midi pour se rendre. Comme ils ne l’ont pas fait, les Kurdes ont pris d’assaut le bâtiment et les 50 hommes se sont rendus », a expliqué, à l’AFP, une source de sécurité kurde.

Le lendemain, des représentants du gouvernement syrien et des responsables kurdes syriens ont trouvé un accord sur un cessez-le-feu pour mettre un terme aux combats qui auraient fait 10 tués dans les rangs kurdes et 31 dans ceux des FDN.

« La négociation entre des émissaires gouvernementaux et des responsables kurdes pour tenter de mettre fin à ces combats a eu lieu à l’aéroport de Qamichli vendredi. Les deux parties ont accepté un cessez-le-feu illimité et des pourparlers se poursuivent afin de parvenir à un accord permanent », raconte un communiqué des forces de sécurité kurdes.

« Nous sommes engagés dans la trêve jusqu’à ce qu’une solution appropriée soit trouvée et que le régime cesse ses pratiques terroristes », poursuit le texte.

Pour autant, il n’est nullement question pour les Kurdes de laisser les forces pro-régime de prendre le contrôle d’une partie de Qamichli, même si c’est déjà le cas dans certains quartiers.

En mars, les Kurdes syriens ont annoncé la création d’une « zone autonome » dans le nord-est de la Syrie. Et, justement, Qamichli en fait partie. D’où les tensions de ces derniers jours…

 

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