Pour remplacer ses avions EAV-8B Harrier II, la marine espagnole ne peut miser que sur le F-35B

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L’avenir de l’aéronavale espagnole paraît bien sombre. Pour le moment, l’Armada Española dispose de 12 avions EAV-8B+ Harrier II mis en oeuvre par la 9e Escuadrilla Aeronaves depuis maintenant plus de 30 ans. Ces appareils à décollage et atterrissage verticaux peuvent être embarqués à bord du « Bâtiment de projection stratégique » Juan Carlos I ou bien opérer depuis une base terrestre.

En 2014, Madrid a décidé de moderniser ses EAV-8B+ Harrier II en débloquant une enveloppe d’un peu moins de 50 millions d’euros. Cette opération, un temps retardée pour cause de contraintes budgétaires, doit permettre de prolonger la durée de vie de ces avions jusqu’en 2030 au plus tard.

Mais la question de leur remplacement va vite se poser. Et, au vu de leurs caractéristiques bien particulières, la marine espagnole n’a pas le choix.

« Notre flotte d’avions Harrier a une durée de vie jusqu’à la période 2025-2027. Et il n’y a qu’un avion à décollage vertical et à atterrissage vertical (STOVL) sur le marché : le F-35B de Lockheed-Martin. Telle est la réalité », a affirmé, le 19 avril, l’amiral Jaime Muñoz-Delgado, le chef d’état-major de l’Armada Española.

Pour autant, a continué l’amiral Muñoz-Delgado, l’acquisition de F-35B n’est pas d’actualité pour Madrid, d’autant plus que les problèmes du déficit budgétaire sont encore loin d’être réglés, à en croire les chiffres avancés par Eurostat, ce 21 avril. Quoi qu’il en soit, « le problème sera là dans 10 ans », a prévenu le chef de la marine espagnole.

En 2015, le Pentagone avait évalué le prix du F-35B à 134 millions de dollars. Pour rappel, le programme Joint Strike Fighter (JSF), qui prévoit trois versions du même appareil (classique, STOVL, navale) ne cesse de défrayer la chronique en raison de son coût astronomique, du retard dans son développement et de ses problèmes techniques.

Mais, si l’Espagne veut continuer à disposer d’avions d’attaque au sol capables d’opérer depuis un porte-aéronefs, elle n’aura pas d’autre choix que d’acquérir des F-35B. À moins d’augmenter significativement son budget de la défense dans les années qui viennent, cela paraît, à première vue, compromis.

Toutefois, s’inspirant de l’Italie, qui disposera de F-35B et de F-35A (mais dans des conditions différentes puisque les Italiens sont partenaires du programme JSF), l’amiral Muñoz-Delgado a évoqué une possible « stratégie commune » avec l’armée de l’Air espagnole (Ejército del Aire) qui aura à remplacer ses 86 F/A-18 Hornet dans les années 2020. Pour autant, cela ne réglera pas l’aspect budgétaire du problème.

 

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