Pour la première fois depuis 1942, un sous-marin japonais est entré dans le port de Sydney

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Dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1942, trois sous-marins japonais de la classe Ko-hyoteki entrèrent dans le port de Sydney (Australie) pour tenter d’y torpiller des navires alliés. Un seul d’entre eux parvint à ses fins, en envoyant par le fond le ferry australien Kuttabul, transformé en bâtiment de guerre, tuant 21 marins.

Et, durant les 74 années suivantes, plus aucun submersible nippon n’a été vu dans le port de Sydney… Mais ce n’est désormais plus le cas. En effet, la semaine passée, le sous-marin japonais JS Hakuryu, de la classe Soryu, y a fait une escale avec les destroyers JS Umigiri et JS Asayuki, en vue de participer à un exercice bilatéral appelé Nichi Gou Trident, aux côtés des navires autraliens HMAS Ballarat, Adelaïde et Success.

Avec la montée en puissance de la Chine dans la région Asie-Pacifique, l’Australie et le Japon ont resserré leurs liens militaires. D’où la tenue de cet exercice, dont la dernière édition a eu lieu au large des côtes japonaises, en octobre 2015, afin d’améliorer l’interopérabilité entre les forces navales des deux pays.

Cela étant, la présence du JS Hakuryu dans les eaux australiennes ne changera pas la décision de Canberra d’écarter la proposition japonaise pour l’appel d’offres portant sur l’acquisition de 12 sous-marins destinés à remplacer ceux de la classe Collins actuellement utilisés par la Royal Australian Navy.

Selon plusieurs médias australiens, le Comité de sécurité nationale du Conseil des ministres aurait « pratiquement éliminé » la candidature japonaise pour ce contrat dont le montant est estimé à environ 34 milliards d’euros. Pour rappel, Tokyo a basé son offre sur le sous-marin de classe Soryu (le même que le JS Hakuryu), conçu par Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et Kawasaki Heavy Industries (KHI).

« Dès le départ, les responsables du ministère [australien] de la Défense avaient des réserves sur l’offre japonaise car elle apparaissait comme un arrangement politique conclu entre l’ex-Premier ministre Tony Abbott et son homologue japonais, Shinzo Abe », écrit ainsi ABC News.

En outre, le président Obama a en quelque sorte désavoué certains responsables américains qui poussaient la candidature japonaise en affirmant que le choix d’un sous-marin européen (et en particulier français) empêcherait l’installation de systèmes de combat avancés fournis par Lockheed Martin et Raytheon, en raison du risque de « fuites ».

Or, le locataire de la Maison Blanche, rapporte ABC News, a clairement affirmé à Malcom Turnbull, le chef du gouvernement australien, que le choix des sous-marins était « une question souveraine pour l’Australie » et qu’il n’y aurait aucune incidence sur les relations militaires entre Washington et Canbera, quel que soit le « soumissionnaire » sélectionné.

Du coup, resteraient en lice ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS), avec une version allongée de son Type 214, et le groupe français DCNS, qui a proposé le « le Shortfin Barracuda Block 1A », c’est à dire une version conventionnelle du sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda.

A priori, le nom du vainqueur pourrait être connu très bientôt. Sans doute avant les élections générales qu’entend provoquer Malcom Turnbull. « Le fenêtre pour une annonce se réduit donc à la semaine prochaine, juste avant la présentation du budget », c’est à dire le 3 mai, estime ABC News.

 

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