Mali : Le groupe jihadiste Ansar Dine revendique le rapt de trois humanitaires de la Croix-Rouge

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Depuis le 16 avril, l’antenne malienne du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a perdu le contact avec trois de ses travailleurs humanitaires, envoyés en mission à Abéibara, dans la région de Kidal (Nord-Mali). Et pour cause : ces derniers ont été enlevés par le groupe jihadiste Ansar Dine.

Un responsable de cette formation, Nourredine Ag Mohamed, a en effet affirmé à l’AFP que ces trois humanitaires seraient relâchés en échange de la libération de leur guide, récemment arrêté par la force française Barkhane. A priori, cette affaire n’est pas très claire…

« Nous avons arrêté trois personnes qui travaillent pour la Croix-Rouge. Nous voulons, avant de les libérer, que Barkhane libère Miyatène Ag Mayaris », a déclaré Nourredine Ag Mohamed.

De son côté, le CICR a dit ne pas avoir reçu, à ce stade, de revendication. « On est en contact avec tous les acteurs présents dans cette zone (…) pour pouvoir obtenir plus d’informations », a affirmé Claire Kaplun, la porte-parole de l’ONG. Et ce préciser : « Cela implique les leaders locaux, les autorités, les forces françaises ».

Quoi qu’il en soit, depuis la mort de trois militaires français, tués par l’explosion d’une mine près de Tessalit, le 12 avril dernier [cette attaque a été revendiquée par Ansar Dine, ndlr], la force Barkhane multiplie les arrestations dans la région de Kidal, notamment sur la base de renseignements obtenus et recoupés sur des caches d’armes et des ateliers de fabrication d’engins explosifs improvisés.

« Tout individu armé qui se trouve à proximité de ces sites est appréhendé », a précisé, dans les colonnes du quotidien Libération, le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA). « Après une phase de renseignement militaire, si on pense qu’il peut appartenir à un groupe terroriste, on le transfère aux autorités maliennes », a-t-il ajouté.

D’après RFI, ces arrestations ont concerné des membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe notamment le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, lequel compte dans ses rangs d’anciens d’Ansar Dine.

Celat étant, ces arrestations ont donné lieu à une manifestation anti-française, le 18 avril, à Kidal. Était-elle spontanée ou instrumentalisée? Le doute demeure… En tout cas, les Casques bleus de la Mission des Nations unis au Mali (MINUSMA) ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, dont certains ont lancé des cocktails Molotov.

Et deux d’entre eux ont perdu été tué par balles dans des circonstances qui restent à établir. Une enquête de l’ONU a été ouverte pour déterminer l’origine des tirs, la MINUSMA ayant fait savoir, dans un communiqué, qu’elle prendrait « sa part de responsabilité le cas échéant. »

 

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