M. Sarkozy propose un service militaire adapté et obligatoire aux « décrocheurs »

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Au début de l’année 2015, le président Hollande a annoncé l’expérimentation d’un « Service militaire volontaire » (SMV), inspiré du Service militaire adapté (SMA) en vigueur outre-Mer.

L’idée est de faire remettre le pied à l’étrier à des jeunes gens en échec scolaire dans un cadre militaire. Depuis, trois centres « SMV » ont été ouverts (Brétigny-sur-Orge, La Rochelle et Montigny-les-Metz et accueillent 300 volontaires.

Ces jeunes gens suivent d’abord des cours de remise à niveau scolaire avec des enseignants de l’Éducation nationale avant d’entamer leur apprentissage professionnel, en relation avec des entreprises et/ou des collectivités locales.

Pour le moment, cette expérimentation du SMV donne pleinement satisfaction, au point qu’un 4e centre verra le jour à Châlons-en-Champagne. Dernier point qui a son importance : son coût, environ 40 millions d’euros, est entièrement supporté par le ministère de la Défense.

Lors d’une intervention portant sur l’Éducation et l’enseignement supérieur, le président du parti « Les Républicains », Nicolas Sarkozy, n’a pas parlé du SMV… mais du SMA. Et pour cause!

En effet, l’ancien locataire de l’Élysée a estimé que le Service militaire adapté devrait être obligatoire pour tous les jeunes adultes ayant quitté le système scolaire sans le moindre diplôme ou formation. Selon lui, ils seraient 100.000, chaque année, à se trouver dans une telle situation.

« À partir de l’âge de 18 ans, toute personne qui n’aura pas son bac, qui ne sera pas en stage, qui ne sera pas en apprentissage, qui n’aura pas de formation, eh bien elle ira faire un service militaire adapté, où elle pourra avoir son permis de conduire et apprendre les règles de vie commune », a affirmé M. Sarkozy.

« Le service militaire adapté, ça marche très bien outre-Mer. C’est une chance. Alors, c’est tout simple : soit vous avez un emploi, soit vous avez une formation, soit vous avez un stage, soit vous être en apprentissage, soit vous irez au Service militaire adapté », a insisté l’ancien président.

Pour lui, cette mesure permettrait de mettre « l’institution militaire en situation de garder un lien avec la Nation. » Et d’ajouter : « Ils [les militaires, ndlr] sont parfaitement capables d’encadrer ces jeunes. »

Sur le papier, l’idée paraît séduisante : les déserts militaires n’existeraient plus car avec un vivier potentiel de 100.000 jeunes à incorporer tous les ans, il faudrait au minimum une centaine de casernes nouvelles. Sur le plan de l’affichage politique, c’est tout bénéfice. En effet, les Français disant regretter le service national, cette mesure répond à leurs attentes.

Mais il y a quand de gros bémols à apporter : qui supportera l’intégralité des coûts d’une telle mesure? On se doute que les militaires fourniront les gros des troupes pour l’encadrement… Où les prendre alors quand l’on sait que, déjà, la gestion des effectifs est tendue? Enfin, la mise en place d’un dispositif peut détourner les forces armées (professionnelles) de leurs missions premières.

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