La commande de 14 drones tactiques « Patroller » pour l’armée de Terre a été signée

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L’on savait que l’armée de Terre avait fait le choix du Patroller de Sagem, aux dépens du Watchkeeper de Thales, pour remplacer les drones tactiques Sperwer du 61e Régiment d’Artillerie (RA) de Chaumont. Il ne restait plus qu’à officialiser la commande. C’est désormais chose faite.

En effet, ce 5 avril, à l’occasion d’une visite du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur le site Sagem de Montluçon (Allier), le délégué général adjoint pour l’armement, Vincent Imbert, et le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin, ont signé un contrat portant sur la fourniture de 14 drones Patroller pour 350 millions d’euros. La livraison des premiers exemplaires commencera en 2018 et se terminera l’année suivante.

Concrètement, le marché prévoit la livraison de deux systèmes opérationnels, composés chacun de 5 drones tactiques Patroller,  de 2 stations sol pour le pilotage et le contrôle et de moyens de communication. Il comprend égallement un système de 4 vecteurs aériens et de deux autres stations sol pour la formation et l’entraînement. Le maintien en condition opérationnelle (MCO) pour une durée de 12 ans est également compris dans le contrat.

« Le programme SDT [Système de drones tactiques, ndlr] répond au besoin opérationnel de l’armée de Terre en offrant des performances accrues en termes d’endurance, de qualité des images produites et d’empreinte logistique ainsi qu’une capacité de recherche plus efficace obtenue par une approche multi-capteurs. Le SDT aura ainsi une capacité d’emport simultané de deux charges utiles (optique/infrarouge/laser et radar dans un premier temps, une charge utile de guerre électronique pouvant dans un second temps se substituer au radar) », explique le ministère de la Défense.

Le choix en faveur du Patroller est une petite suprise dans la mesure où le Watchkeeper de Thales avait longtemps tenu la corde, notamment en raison des possibilités de mutualisation avec la British Army, qui avait déployé cet appareil en Afghanistan. En novembre 2014, le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA), avait même préconisé son achat lors d’une audition au Sénat.

« Pour ce drone tactique, il existait plusieurs solutions industrielles. En application de la réglementation, j’ai décidé de lancer une compétition en 2014. L’appel d’offres a été mené conjointement par la DGA et l’armée de Terre, avec une grande rigueur (…). Des tests grandeur nature ont été réalisés l’été dernier afin de comparer les deux produits concurrents en situation réelle. Au final, et sans ambiguïté, c’est le Patroller qui s’est avéré le mieux pour répondre au besoin de l’armée de terre, notamment pour ses qualités optroniques, son endurance, et ses capacités à voler sur le territoire national », a cependant expliqué M. Le Drian lors du discours qu’il a prononcé lors de la visite de l’usine Sagem à Montluçon.

Quoi qu’il en soit, le contrat « Patroller » permettra à Sagem de créer au moins 300 emplois. Voire davantage si certaines forces étrangères confirment leur intérêt pour cet appareil.

Enfin, ce programme s’appuiera sur le « Cluster Patroller », qui fédére des PME de haute-technnologie dont la vocation est d’apporter des « briques technologiques », comme par exemple, Vodea, qui développe des systèmes permettant de gérer des flux d’images en temps réel. Ou encore comme Silkan, une entreprise spécialiste des systèmes de simulation embarqués.

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