La force aérienne croate arnaquée?

mig21-croate-20160404

Fin mars, le quotidien Jutarnji List a révélé l’existence d’une enquête menée par la police militaire croate et portant sur un contrat signé en 2013 par le ministère de la Défense et la société ukrainienne Ukrspetsexport.

C’est en 2008 que la force aérienne croate caresse l’espoir de remplacer, d’ici quelques années, ses 12 derniers avions de combat MiG-21Bis par des appareils plus modernes. Seulement, la crise économique et financière éclate pile au moment où une décision doit être prise…

On connaît la suite : réductions budgétaires avec le frein sur les investissements. Et les MiG-21 devront jouer les prolongations. Enfin, à la condition de leur redonner un peu de potentiel pour les faire durer encore jusqu’en 2020, au grand maximum. D’où le contrat avec Ukrspetsexport.

Seulement, la Croatie n’a quasiment plus d’aviation de chasse à l’heure actuelle. Si les 12 MiG-21 ont bel et bien été livrés dans les temps, il se trouve que 5 d’entre-eux n’ont pas tardés à être retirés du service pour des « raisons techniques ». Et, à cet instant, seulement 3 seraient en état de voler.

Les investigations de la police militaire croate ont permis d’établir que de vieilles pièces détachées provenant notamment de Bulgarie et d’Algérie avaient été utilisées, que les numéros de série sur les moteurs avaient été effacés et que les numéros de pièces de rechange ne correspondaient pas à la documentation.

Payer près de 20 millions d’euros pour avoir des avions de combat jusqu’en 2020 et se retrouver finalement avec des tas de ferraille, c’est ce qu’on appelle se faire arnaquer… Mais la police militaire croate cherche s’il n’y a pas eu des pots-de-vins pour attribuer le contrat à Ukrspetsexport, d’autant plus que la Roumanie aurait très bien pu s’acquitter cette tâche.

« Nous avions deux possibilités de remettre à niveau nos avions: en Ukraine et en Roumanie (…) On a choisi l’Ukraine où des MiG pour un autre pays (Yémen, ndlr) étaient déjà en réparation », a expliqué l’ex-ministre croate de la Défense, Ante Kotromanović.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]