L’opération Sangaris devrait prendre fin après la montée en puissance de la mission européenne EUTM RCA

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Sans surprise, et comme il l’avait fait il y a deux mois, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé la fin de l’opération Sangaris à l’occasion d’un déplacement à Bangui, où il doit assister, ce 30 mars, à l’investiture de Faustin-Archange Touadéra, confortablement élu président de la République centrafricaine en février dernier (avec plus de 60% des voix).

Au moment du lancement de l’opération Sangaris, le 5 décembre 2013, « le pays était en pleine guerre civile, déchiré par des tensions religieuses, en proie au chaos, au bord de situations prégénocidaires », a ainsi rappelé M. Le Drian.

Le contexte ainsi décrit a été en grande partie causé par le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé par la coalition de la Séléka, à dominante musulmane. En réaction, des milices dites « anti-balaka », dont certaines manipulées par le clan Bozizé, virent le jour, alimentant un cycle de violences/représailles sur fond de convoitises des gisements de diamants et avec le risque d’une partition du pays.

« En l’espace de deux ans, la force Sangaris a réussi à ramener le calme et à empêcher l’inacceptable », a ajouté le ministre. Pour rappel, cette intervention militaire française devait initialement durer que quelques mois. Puis, finalement, devant la difficulté de la tâche, il aura fallu non seulement augmenter les effectifs sur le terrain (jusqu’à au moins 2.500 soldats) et consentir à y rester plus longtemps…

Quoi qu’il en soit, la Centrafrique a pu achever sa transition politique, avec l’élection du président Touadéra. « Bien sûr tout n’est pas résolu mais nous voyons enfin le pays sortir d’une longue période de troubles et d’incertitudes », a ainsi commenté M. Le Drian, devant les militaires français rassemblés à l’aéroport M’Poko de Bangui. Aussi, « je peux vous confirmer la fin de l’opération Sangaris dans le courant de l’année 2016 », a-t-il ajouté.

Cependant, le ministre n’a pas encore donné de calendrier pour ce désengagement des forces françaises. La réduction des effectifs de Sangaris se fera en fontion de la montée en puissance de la « capacité réactive » de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation de la République centrafricaine (MINUSCA) ainsi que celle de la Mission européenne de formation de l’armée centrafricaine (EUTM RCA), qui sera en principe déployée à Bangui en juillet prochain pour deux ans. Et cela, à la condition de trouver assez de contributeurs…

Du coup, les effectifs militaires français en Centrafrique pourront passer de 900 à 300 personnels après la fin de Sangaris. Certains rejoindront la Minusca pour, selon le ministre, en « garantir la robustesse » tandis que d’autres seront affectés à l’EUTM RCA. Enfin, une unité française continuera d’assurer la sécurité de l’aéroport de M’Poko.

Enfin, en cas de besoin, M. Le Drian a souligné qu’il sera toujours possible de faire appel aux Forces françaises de Côte d’Ivoire (FFCI) ainsi qu’à celles déployées dans la bande sahélo-saharienne.

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